Histoire de la Grande Isle
Madagascar / Etienne de Flacourt ; préface de Mario
Serviable. - Saint Denis : ARS Terres créoles,
1991. - 198 p. ; 21 cm. - (Mascarin, 12).
ISBN 2-908578-11-5
|
NOTE
DE L'ÉDITEUR : Compendium
de Madagascar, cet ouvrage illustre bien la volonté de la
France moderne, puissance mondiale, état-nation aux franges
tropicales et métissées qui s'ébauche,
nichée dans la notion de France Orientale de Richelieu.
Il illustre
également le rêve madécasse de la
France : des relations séculaires
compliquées par l'irrationnel et relevant plus de la science
amoureuse que des jeux onctueux de la diplomatie. Des amours
tumultueuses et binaires assolant sur cette terre mythique passion et
répulsion.
❙ |
Etienne
de Flacourt, né en 1607 à Orléans, est
nommé « commandant de Madagascar » en
1648 par la
Compagnie de l'Orient, dont il est par ailleurs actionnaire. Ce titre
prétentieux cache une pénible
réalité : la
France s'agrippe depuis 1642 à une minuscule enclave
moribonde
(Fort Dauphin) en terres madécasses. Flacourt y arrive le 15
décembre 1648 pour remplacer Pronis. Il y restera jusqu'au
12
février 1655, oublié du reste du monde et dans le
plus
grand dénuement. Rentré en France pour y exiger
des
explications, il quitte Dieppe le 20 mai 1660 pour Madagascar avec 200
personnes à bord de La
Vierge.
Il n'arrivera pas vivant. Attaqué par trois corsaires turcs
au
large de Lisbonne, le vaisseau explose. Il n'y eut que 17 survivants
emmenés d'ailleurs en captivité à
Alger. Flacourt
ne s'y trouvait pas Il a beaucoup écrit sur
Madagascar. On
lui doit Le Petit
Catéchisme madécasse-français
(1657), un Dictionnaire
de la langue de Madagascar (1658) et cette Histoire de la Grande Isle
Madagascar (1658). |
|
SERGE
MEITINGER et J.-C. CARPANIN MARIMOUTOU : Au
XVIIe siècle, les Français
entreprirent de prendre pied plus fermement à Madagascar,
attirés par les potentielles richesses de
l'île-continent. L'expérience d'Etienne de
Flacourt est surtout notable : muni du titre de gouverneur au
nom de la Compagnie des Indes orientales, il débarqua en
décembre 1648 à Fort-Dauphin (qui n'existait
comme bastion français que depuis 1643) ; son but
était de conquérir et de
« subjuguer toute cette grande
île ». L'entreprise n'aboutit pas,
hésitant entre colonisation et domination militaire
associée à une
évangélisation plus ou moins habile. Flacourt
s'embarqua pour le retour en 1658 sans avoir beaucoup
avancé. Du moins avait-il beaucoup appris et il publia,
l'année même de son retour, sa relation des
évènements liés à la
conquête et le fruit de ses travaux sous le titre d'Histoire
de la Grande Ile de Madagascar, premier ouvrage
sérieux et donnant un large aperçu de son objet,
qui fit référence et contribua à
alimenter le savoir autant que le rêve pendant un
siècle et demi. La seconde édition (en 1661)
s'accompagnait d'un projet cohérent de colonisation que
Flacourt, mort en mer en 1660, n'avait pu que mettre sur le papier.
☐
« Océan
Indien »,
Paris : Omnibus, 1998 (Introduction, p. V)
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Histoire
de la Grande Isle Madagascar », Paris :
Jean Hénault, 1658
- « Histoire
de la Grande Isle Madagascar, avec une relation de ce qui s'est
passé ès années 1655, 1656 et 1657
(…) », Troyes : N.
Oudot ; Paris : G. Clouzier, 1661
|
- « Histoire
de la Grande Isle Madagascar » (1661) éd.
annotée et présentée par Claude
Allibert, Paris : INALCO, Karthala, 1995, 2007, 2016
|
- Jean-Michel
Racault,
« Madagascar dans les littératures de
voyage à
l'époque de la première
colonisation » in Mémoires du Grand
Océan, Paris : Presses
universitaires de Paris-Sorbonne (Lettres francophones), 2007
|
|
|
mise-à-jour : 8 juin 2022 |
|
|
|