Georges Lopez

Les tribulations poétiques d'un fonctionnaire

Azalées Éditions

Sainte Marie (La Réunion), 1999

bibliothèque insulaire

      

édité dans l'océan Indien

parutions 1999

Les tribulations poétiques d'un fonctionnaire / Georges Lopez. - Sainte Marie (La Réunion) : Azalées, 1999. - 149 p. ; 21 cm.
ISBN 2-913158-14-5

NOTE DE L'ÉDITEUR : Vingt ans d'école, et dès les premiers pas dans sa vie professionnelle ou privée, on s'aperçoit que l'on n'a pas appris l'essentiel, c'est à dire l'essence des choses.

Certes François-Joseph a acquis par ses études beaucoup de savoirs, mais peu de savoir-faire et encore moins de savoir-être ou de savoir-sentir, toutes choses indispensables pour goûter la vie comme il se doit, en s'en délectant à petites gorgées sans perdre la moindre goutte. Il lui faudra des années pour comprendre qu'il existe le langage du cœur, le langage de la raison et celui de l'Administration. Mais que de temps perdu avant de pouvoir jouer sur chacun de ces registres de la vie sans en mélanger les mélodies.

Après avoir parcouru cette galerie de portraits, connaît-il vraiment aujourd'hui sa partition ? Le roman ne le dit pas. Peut-être pourriez-vous si vous le rencontrez un jour derrière son bureau, lui recommander de lire le récit de son histoire.

S'il n'avait pas encore compris, cette fois il comprendrait sûrement. Comment le reconnaîtrez-vous ? Il a inutilement la bouche gourmande et, peut-être, une lueur d'espoir brille-t-elle encore dans ses yeux.

EXTRAIT        Cependant F.J. s'impatientait, aussi, un jour décida-t-il de monter à Paris.
       Ah, vous voulez partir ! Ricana le fonctionnaire du bureau des départs. Vous partez dans un mois, direction l'Ile de Noréinu. Signez là immédiatement.
       F.J. fut pris de panique. C'était pourtant l'occasion dont il rêvait depuis plusieurs mois, depuis le jour où il avait rempli les cases numérotées du questionnaire constituant l'élément essentiel de sa demande.
       Tout allait pour le mieux, puisqu'en réalité, il attendait qu'on décidât pour lui. Il s'était dit : si mon dossier est accepté, ce sera un signe du destin, s'il est refusé, ce sera aussi un signe (contraire) du destin. Il aurait accepté l'une ou l'autre des solutions, fort de l'argument qu'on ne peut pas aller contre son destin. Mais à présent qu'il était au pied du mur, le destin ne semblait pas avoir pris toutes les décisions. Que faire, Que répondre ?
       Quand le destin se refuse à prendre ses responsabilités, F.J. allait-il prendre les siennes ?
       Certes, il y avait d'un côté les cocotiers, les plages de sable blanc, les filles de là-bas, métisses aux hanches pleines et aux seins rayonnants comme des soleils. Cela existait, F.J. en était persuadé puisqu'il l'avait vu dans des revues.
       Mais il y avait aussi l'angoisse de l'inconnu et la peur toute bête de mourir loin. Tant qu'il vivait chez lui il ne pensait pas à la mort et puis voilà qu'à la seule perspective de s'éloigner un peu du caveau familial, il voyait la camarde agitant sa faux avec un rire cynique.

pp. 84-85

mise-à-jour : 30 juillet 2006

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