8ème
édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 2006)
ouvrage sélectionné |
Sous le signe de
la tortue : voyages anciens à l'île Bourbon
(1611-1725) / relations recueillies par Albert Lougnon ; publiées
par Daniel Vaxelaire. - Ste Clotilde (La Réunion) :
Orphie, 2006. - 284 p.-16 pl. : carte ; 24 cm.
ISBN 2-87763-272-5
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Lorsque les Français s'implantent,
en 1665, à l'île de La Réunion — qui
ne porte pas encore ce nom — celle-ci est complètement
déserte, bien qu'ayant été reconnue et rapportée
sur les cartes marines dès le XVIe siècle.
Sa faune, totalement inoffensive
pour l'homme — il n'y existe aucun animal venimeux —
est représentée par le Dronte (un cousin du fameux
Dodo de Maurice), des oiseaux et des tortues de mer à
profusion, qui constitueront la base de l'alimentation des premiers
colons et une source importante d'avitaillement des navires de
passage, en route vers les comptoirs de l'Inde ou rentrant en
France.
L'eau douce y est également
abondante, ce qui est précieux à cette époque
où l'eau potable embarquée à bord des vaisseaux
croupit vite, lors de traversées interminables.
Les premiers récits de
la rencontre des hommes et de cette île à l'état
de nature vierge forment la matière de cet ouvrage, réédité
ici pour la cinquième fois car devenu introuvable.
❙ | Albert
Lougnon, né à La Réunion en 1905 et mort en 1969,
est un historien spécialiste de son île natale et de son
histoire ; le Journal de l'île de La Réunion
le décrit comme “ le premier grand historien de La
Réunion ” et assure que “ ses ouvrages sur
les Mascareignes font autorité dans le monde ”.
— Source : Wikipédia. |
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EXTRAITS |
Je n'ai point de nom à
donner à l'île de Mascareigne qui lui convienne
mieux que celui d'un paradis terrestre. Son climat est si sain
et l'air si salutaire que les malades qu'on y débarque
y recouvrent la santé dès qu'ils l'ont respiré.
Il n'y a aucune bête venimeuse ni autres qui puissent nuire
à l'homme. Elle est fertile en toutes sortes de légumes ;
tout y vient en abondance, comme citrouilles, melons, concombres,
choux, etc … Et toutes ces choses y sont d'un merveilleux
goût. Le tabac qui s'y fait est des meilleurs. Le riz y
croît aussi, mais la grande quantité d'oiseaux le
mangent.
☐ Carpeau du Saussay (1666), cité
p. 53 | L'air y est si sain que depuis
vingt ans que cette île est habitée aucun de ses
habitants n'y est mort ni tombé malade.
☐ Jacques Ruelle (1667), cité
p. 59 | Quoique les habitants de cette
île jouissent d'un climat si pur et si sain, ils mènent
pourtant une vie triste, languissante et dénuée
de tout ce qu'on appelle le plaisir. Leurs habitations sont éloignées
les unes des autres ; la jalousie, l'envie et l'orgueil,
passions inquiètes qui sembleraient ne pas devoir régner
dans des déserts, se glissent parmi eux et sèment
de la mésintelligence entre les familles, surtout entre
les femmes. Celles qui sont blanches méprisent celles
dont la couleur est mêlée, et celles-ci, aussi fières
que les autres, se soutiennent par leur nombre.
☐ Guy le Gentil de La Bardinais
(1717), cité p. 217 |
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Voyages anciens
à l'île Bourbon (…) Première série :
sous le signe de la tortue (1611-1725) », Tananarive :
Imprimerie de l'Imerina, 1939
- « Sous le signe de
la tortue : voyages anciens à l'île Bourbon
(1611-1725) », Paris : Larose, 1958
- « Sous le signe de
la tortue : voyages anciens à l'île Bourbon
(1611-1725) », Saint Denis (La Réunion) :
Librairie Jean Gérard, 1970
- « Sous le signe de
la tortue : voyages anciens à l'île Bourbon
(1611-1725) » publié par Daniel Vaxelaire,
Saint Denis (La Réunion) : Azalées, 1992
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mise-à-jour : 30 juillet 2006 |
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