Le choc, chronique
haïtienne des
années 1915 à 1918 / Léon Laleau. -
Port-au-Prince : Imprimerie centrale, 1975. -
202 p. ; 21 cm. - (Club des amis du livre
haïtien).
|
ALIX
EMERA :
Dans l'après-midi du 27
juillet 1915, après plusieurs années d'anarchie
sans précédent dans l'histoire nationale
haïtienne, les marines de l'U.S. Navy débarquent
et, comme à la parade, prennent possession d'un pays qui ne
leur en demandait pas tant, mais où ils allaient dicter leur
loi pendant dix-neuf années.
L'occupation (période aussi
pénible que honteuse) […] a inspiré
des œuvres d'une haute qualité
esthétique et
d'une portée humaine indéniable. Tel le roman Le
choc, chronique haïtienne des années 1915
à 1918, de l'un des écrivains
francophones les plus raffinés : Léon
Laleau.
[…]
Paru en 1932, salué comme le premier en
date des romans sur l'occupation américaine, Le
choc (qui selon l'auteur « n'est
pas un roman. Ni un acte d'accusation. Encore moins un plaidoyer. Rien
que des faits notés comme ils furent vécus
(…) et leur répercussion déchirante
aux entrailles d'un jeune homme qui avait vingt ans en
1915 ») semble encore
d'actualité.
|
CARL-HENRY
PIERRE : […] Le choc peut
être tout simplement un choc, quand il est
lié, par exemple, à l’inattendu
d’un débarquement des Marines
américains sur le sol d’un pays comme
Haïti. Cela peut créer un roman
sous les doigts d’un individu, surtout s’il est un
jeune spectateur de
22 ans qui assiste au drame d’un tel débarquement,
s’il habite la rue
des Miracles où, un soir, il voit passer le premier
contingent des
occupants. Le roman peut forcément
s’intituler : « Le
choc, chronique haïtienne des années
1915-1918 »,
si l’individu né le 3 août 1892
à
Port–au-Prince, mort un 7 septembre 1979, s’appelle
exactement Léon Laleau.
[…]
→ Le National, 24
juillet 2015 [en
ligne]
|
EXTRAIT |
Etes-vous
fier de vos écrivains ? Les avez-vous seulement
lus ?
Non, n'est-ce pas ? Je suis certain que, souvent, vous avez
dit,
comme les autres, et en vous en vantant :
« Je ne lis
pas les auteurs haïtiens ».
— Oui, mon
père, je l'ai dit … Mais je ne
crois pas avoir
tort ; ils écrivent si mal …
— Et comment le savez-vous ? Vous ne les
avez jamais lus.
— On me l'a sans cesse
répété.
— Non,
mon ami, il faut vous en rendre compte vous-même. Ce sera
plus
loyal, plus digne de vous … Je vous assure, moi,
que
beaucoup de vos écrivains sont très bons, et je
les lis
avec autant de plaisir que j'en mets à savourer ceux de chez
moi …
— Vous vous moquez, Père Le Ganet.
—
Je n'ai jamais été plus sincère. Quel
est le pays,
— je ne parle pas bien entendu, des grandes
nations, — qui ne s'honorerait pas d'un romancier
aussi
habile que Frédéric Marcelin, aussi vrai que
Fernand
Hibert ; de stylistes comme Amédée Brun
et Thomas H.
Lechaud ?
☐ pp. 34-35
|
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Le
choc, chronique haïtienne des années 1915
à
1918 », Port-au-Prince : Librairie La
Presse, 1932
|
- « Jusqu'au bord »,
Port-au-Prince : Ligue de la jeunesse haïtienne, 1916
- «
La
flèche au cœur » préface de
Maurice Rostand, Paris : Ed. Henry Parville, 1926
- «
Abréviations » préface
d'André Fontainas, Paris : Librairie de France, 1928
- « Le
rayon des jupes, ou Treize poèmes pour Tristan
Derême
» préface de Louis de Chauvigny, dessin de R.
Berton,
Saint Calais (Sarthe) : Imprimerie E. Lefeuvre (Les Amis de Tristan, 5), 1928
- « Musique
nègre », Port-au-Prince :
Collection
Indigène, 1931 ; Montréal :
Mémoire d'encrier (Poésie, 5), 2003 ;
Port-au-Prince : Presses nationales d'Haïti
(Intemporel), 2005
- « Ondes
courtes », Port-au-Prince : Imprimerie de
l'état, 1933
- «
Apothéoses », Port-au-Prince :
Ed. Henri Deschamps (Collection
de la Bibliothèque nationale, 1), 1952
- « Œuvre
poétique », Port-au-Prince : Ed.
Henri Deschamps, 1978
- «
Divagations à propos du chef : œuvre
posthume, 1950
», Port-au-Prince : Ed. Henri Deschamps, 1980
|
Sur
le site « île
en île » :
dossier Léon Laleau |
|
|
mise-à-jour : 29
septembre 2017 |
|
|
|
|