Gaïac / Joël
Des Rosiers. - Montréal : Triptyque, 2010. -
108 p. ; 21x21 cm.
ISBN
978-2-89031-697-3
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… c'est
le sang des mots rares relégués dans les livres
des
grandes bibliothèques qui irrigue nos vies
sauvées du
désastre et des comptoirs où elles furent
traitées
pour des richesses en échange de la juste
quantité de nos
âmes …
☐ Épilogue, p. 111 |
Gaïac :
arbre des Antilles, d'Amérique du Sud et centrale
(…)
réminiscence inouïe empruntée
à la langue des
Taïnos, guayakan (…) aussi
appelé « bois saint »
ou « bois de vie » (…) À
la fois doux, stable et profond, c'est un liant idéal en
parfumerie (…) Ici : utilisé en
poésie
(…)
Joël
Des Rosiers est médecin, comme Rabelais qu'il cite en
épigraphe : au Cinquième
Livre
est évoquée une Reine 1
qui “ de toutes maladies
guérit ” et ses orgues, “ desquelles
sonnant faisaient ces admirables
guérisons … Elles
étaient de
façon bien étrange. Car les tuyaux
étaient de
caisse de canon, le sommier de
gaïac, … ”.Interrogé
par Assia Kettani, Joël Des Rosiers dévoile un
moment
crucial dans la gestation du recueil : “ J'étais
en train de rédiger un manuscrit de poésie
intitulé Gaïac
(…) quand j'ai appris que le gaïac faisait l'objet
d'une
légende amérindienne sur l'origine des
tremblements de
terre, cette coïncidence m'a ému. Ce signe m'a
permis de
décentrer le livre vers une conscience littéraire
encore
plus forte de l'intime. Chaque mot en son magnétisme
végétal, même exotique, porte vers
autrui ” 2.Connaissance de l'amour,
Éthers, Discours de la lumière. Trois
groupes de poèmes expriment cette tension agissante
où l'ivresse
des fragrances, mieux que toute médecine du
corps ou de l'âme, conjure le silence et la mort :bien qu'ayant souffert de lucre de révolte
et de chagrin d'immenses peuples aux mollets
coupés nous regardent radieux car le Passé est
à nous et le parfum enfin chant 3
1. |
La
dame Quinte
Essence. |
2. |
Poésie
du désastre, désastre de la poésie,
entretien
recueilli par Assia Kettani — Le Devoir, Cahier de L’ACFAS,
1er mai 2010 [en ligne] |
3. |
Ethers, p. 76. |
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EXTRAIT |
que
savons-nous du monde
je
confesse la manœuvre du poème
comme un
grand éboulis
hors la
cage thoracique
le flot
inonde les corps caverneux
en une
désespérance
le souffle
de la jeune fille
perdue sur
la terre pelée
dépouille
les arbres
de leurs
chants d'oiseaux
à
leurs traces navigantes intimes
phrases
qui aspirent
au vertige
et à la vérité
☐ Connaissance de l'amour, p. 46 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Métropolis
opéra »,
Montréal : Triptyque, 1987
- « Tribu »,
Montréal : Triptyque, 1990
- « Savanes »,
Montréal : Triptyque, 1995
- « Théories
caraïbes : poétique du
déracinement », Montréal : Triptyque, 1996,
2009
- « Vétiver », Montréal : Triptyque, 1999
- « Métropolis
opéra [suivi de] Tribu », Montréal : Triptyque, 2000
- « Savanes
[suivi de] Poèmes de septembre »,
Montréal : Triptyque, 2007
- « Caïques »,
Montréal : Triptyque, 2007
- « Un autre soleil »
avec Patricia Léry, Montréal :
Triptyque, 2007
- « Lettres
à l'indigène »,
Montréal : Triptyque, 2009
- « Métaspora,
essai sur les patries intimes »,
Montréal : Triptyque, 2013
- « Chaux »,
Montréal : Triptyque, 2015
- « Œuvres complètes : poèmes 1987-2015 »,
Montréal : Triptyque, 2015
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Sur
le site « île
en île » :
dossier Joël Des Rosiers |
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mise-à-jour : 13
novembre 2015 |
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