PATRICE TREUTHARDT : Julienne, ce n'est pas une préface que tu mérites, mais un poème lyrique, un kabar-fleuve entièrement consacré à tes poèmes qui sont paroles à congédier le silence, paroles mêmes qui connaissent, mieux que tout, ce que souffrance née du silence veut dire. Et ce n'est pas un hasard, Julienne, si tu nous réunis depuis longtemps dans des kabar bruyants de nos paroles vives …

[…]

Paroles menées, ce titre d'un de tes poèmes annonce le kabar.

☐ en guise de préface

EXTRAIT

Paroles menées J'ai mes tracées perdues d'île ci-devant en île isoloir montant vaine la garde aux jours de grands malheurs j'ai mes pays tracés d'îles au vent en soulevant tel vêtement de fidélité rapiécée un matin gris que mime l'âme j'ai mes pays perdus d'îles-savanes gammées à en rire où prunes de cythère vertes et gombos gisent sans espoir d'un jardin délaissé j'ai mes pays ventés valses de palanquins tourbillons de manchys indécis où faire un coup d'assis où faire un coup d'essai et partir pour rester ce n'est le tout-dire qui dit mais bien le bien-dire qui dit n'est-ce pas ? ☐ pp. 32-33