5ème édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 2003)
ouvrage
sélectionné |
Au nom de Salomé /
Julia Alvarez ; trad. de l'anglais par Martine Laroche. -
Paris : Éd. Métailié, 2003. -
369 p. ; 22 cm. - (Américas).
ISBN 2-86424-447-0
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Deux
femmes : une grande poète dominicaine,
Salomé Ureña (1850-1897) et sa fille, Camilla,
professeur aux Etats-Unis (1894-1973). […]
Salomé, dont
l'œuvre poétique mobilise tout un peuple contre
les dictatures, (car il y eut des temps et des lieux où la
poésie soulevait et fondait les nations). Salomé,
laide et métisse, mariée à un homme
plus jeune qu'elle, qui l'aime mais se sert surtout de son prestige
pour faire une carrière politique. Salomé en
lutte contre toute la bonne société dominicaine
car elle veut apprendre à lire et à
écrire aux filles, leur apprendre aussi à penser.
Elle lutte aussi contre la pauvreté pour élever
trois enfants tout en finançant les études de
médecine que fait à Paris son jeune mari (qui y
fondera une autre famille). Il deviendra plus tard Président
de la République Dominicaine. En lutte enfin contre la
tuberculose, en vain.
Camilla, sa plus jeune fille,
classe les archives de sa mère et après avoir
enseigné à Vassar, en essayant de survivre
à la vigilance de sa famille (trois frères qui ne
comprendraient pas qu'elle puisse être attirée par
une autre femme), part en 1960 travailler à Cuba.
Julia Alvarez écrit
un livre magnifique sur les passions réprimées,
les secrets de famille et les choix toujours difficiles de ses
personnages, deux personnalités hors du commun qu'elle
raconte avec force et tendresse.
❙ |
Julia Alvarez est née en 1950 dans la bourgeoisie dominicaine. Elle quitte l'île avec sa famille en
1960 pour New York, son père étant
impliqué dans un complot contre le dictateur Trujillo. Elle
vit actuellement dans le Vermont où elle enseigne la
littérature. |
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EXTRAIT |
Ce qui s'est passé a
commencé de façon plutôt innocente,
c'est vrai. Un jour, nous avons entamé, Miguel et moi, une
discussion passionnée à propos d'un
poème de Lamartine. La fois suivante, nous avons repris
cette discussion comme si le poème était une
porte que nous devions franchir pour accéder ailleurs. La
fois d'après, Miguel m'a dit, en parlant de
Lamartine : ça, c'est un poème
d'Espronceda qui devrait te plaire, et ce fut une deuxième
porte que nous avions ouverte, Espronceda conduisant ensuite
à Quintana, Quintana à notre Nicolas
Ureña (« J'ai appris que
c'était ton
père ! »), Ureña
à notre poète Josefa Perdomo
(« Quel dommage qu'elle vende sa poésie
pour un sourire ») puis à quelques
poèmes d'une poète inconnue, Herminia, que j'ai
montrés à Miguel
(« Excellent ! Je peux en avoir un
exemplaire ? ») jusqu'au jour
où, ayant ouvert toutes les portes et parcouru tous les
couloirs, nous nous sommes retrouvés assis l'un à
côté de l'autre, comme les amoureux de Dante, dans
une pièce où il n'y avait personne d'autre que
nous.
☐ pp. 68-69
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « In
the name of Salomé », Chapel Hill (North
Carolina) : Algonquin books, 2000
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- « Au temps des papillons
», Paris : Métailié, 1997, 2003
- «
Yo », Paris : Métailié, 1999
- « Tia
Lola », Paris :
Métailié, Seuil (Jeunesse), 2004
- « Sauver
le monde », Paris :
Métailié, 2010
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site internet de Julia Alvarez |
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mise-à-jour : 10
août 2010 |
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