Lionel-Edouard Martin

Ulysse au seuil des îles

Ibis Rouge

Matoury (Guyane), 2004

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errances
parutions 2004
7ème édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2005)
Prix « Poésie »
Ulysse au seuil des îles / Lionel-Edouard Martin. - Matoury (Guyane) : Ibis rouge, 2004. - 75 p. ; 22 cm.
ISBN 2-84450-247-4
Lionel-Edouard Martin a participé au 8e Salon du Livre Insulaire (Ouessant, 23-27 août 2006).

NOTE DE L'ÉDITEUR : « Caraïbe à paroles », s'écrie le poète au seuil de son périple et de son livre : rien que ne perçoive le voyageur au « cœur migrateur », cet Ulysse venu de loin, qui, au fil des îles, ne se réalise en mots. « On prend l'œil, comme on dit prendre langue », dans la « densité crépue » de cet archipel où tout parle, l'écume, l'arbre, le pique-bœuf, où la marche des femmes se décline en alphabet, où le « manguier hausse sa parole jusqu'à l'oiseau ».

Ulysse, donc, bée à tout ce qu'il voit, mer, ciel, minéral, végétal et animal, qu'il accueille dans son dire : « tant de langues me pénètrent et me mâchent, que je mâche et remâche pour mieux pénétrer », au point que je « devients cet il, cet autre qui n'est pas moi, où pourtant je m'incarne ». Par cette métamorphose, dans le bleu de ce monde ébloui de lumière, dans ces « clairières de geste » où « tous les sentiers mènent à l'humain », « l'ancien roi sans façon » ressource sa « parole au goût de mort nécessaire, de faim comblée par l'animal égorgé », jusqu'à recouvrer la « haute langue d'enfance », « tout cet idiome impur, mal cadencé, où trouveraient à redire les poètes ».

Ainsi, par delà le foisonnement des images et le mythe revisité d'une Ithaque originelle à chercher finalement en nous-mêmes, c'est, en cinq vagues successives, une poétique de la rencontre que l'auteur nous invite à questionner, dans un souhait de partage.

EXTRAIT

Ulysse parle :

       « On revient toujours à l'oiseau, qu'il chante ou parle, — à ce qu'il ajoute au monde d'élan vers le bleu, de reflets sur la mer :

       Car l'oiseau est une île et son envol archipel, bruissant d'arbres et de marées

       Quand à son cœur l'air écume, frise l'onciale des plumelles, sur la peau mise à nu déchiffre son dire de brise ancienne,

       Palimpseste, et qui puise en ce découvrement son sens, comme un mot n'est jamais que l'empreinte fanée d'une mémoire d'enfance,

       Qui disparaît sous l'haleine jetée dans le froid du miroir, telle piécette en sébile et dont le tintement tire du sommeil le mendiant aveugle. »

p. 57

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Le tremblement : Haïti, 12 janvier 2010 », Paris : Arléa, 2010
  • Gabrielle Saïd, « Edouard Glissant et Lionel-Edouard Martin : la langue en dérive », in Violaine Houdart-Merot (éd.), Ecritures babéliennes, Berne : Peter Lang (Littératures de langue française, 2), 2006
le blog de Lionel-Edouard Martin

mise-à-jour : 30 avril 2010

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