Mon ange /
Guillermo Rosales ; traduit de l'espagnol (Cuba) par Liliane
Hasson. - Arles : Actes sud, 2002. -
126 p. ; 19 cm. -
(Lettres latino-américaines).
ISBN
2-7427-3938-6
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Livre
échangé sous le manteau, longtemps introuvable
dans sa langue d'origine, Mon
ange
a été instrumentalisé par les Cubains
des deux
rives (insulaires et exilés) aux fins de le
réduire
à un sommaire règlement de comptes.
L'histoire
de sa publication serait trivialement romanesque si son
contenu n'était pas si dramatiquement testamentaire. Pour
avoir
refusé d'adhérer à la
sphère
étriquée des
« triomphateurs », un
écrivain cubain est interné par sa famille
« américaine » dans un
asile privé
de Miami. Fallait-il accepter de vivre, sans espérance ni
pitié, pour personne. Le fallait-il
vraiment ?
Reinaldo Arenas et Carlos Victoria célèbrent dans
leurs
œuvres l'ami génial et fou qui s'est
donné la mort.
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ALEXIE
LORCA : « Il n'y
a plus rien à faire. » C'est
avec ces mots que la tante Clotilde largue William Figueras dans un
asile de fous. William est un écrivain cubain de trente-huit
ans, réfugié à Miami depuis quelques
années. Après avoir adhéré
avec
enthousiasme à la Révolution, il a
reçu en pleine
figure la dictature castriste. Contraint à l'exil, il s'est
retrouvé projeté dans une
société
libérale dont il ne partage pas l'idéal.
Dépressif, paranoïaque, il subit
désormais le
quotidien d'une poignée d'exclus
relégués dans une
bicoque insalubre.
Abus de
pouvoir, humiliations, vols : ce
microcosme réunit l'ensemble des abjections des
systèmes
totalitaires et capitalistes réunis. Au milieu des
vieillards
incontinents et des demeurés beuglants surgit un jour une
princesse, Francine. La rédemption est-elle
possible ?
Guillermo
Rosales, né à La Havane en 1946, s'est
suicidé
à Miami en 1993. Il a laissé derrière
lui quelques
contes et deux romans dont ce voyage au bout de l'enfer qui fait figure
de testament. Le passé a tué
l'espérance. Comme
William, l'écrivain ne se considère pas comme un
exilé politique, mais comme « un
exilé
total » et définitif. Un livre
déchirant que
l'on referme en baissant le regard.
☐ Lire, octobre 2002
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GÉRARD
DE CORTANZE : […]
Guillermo Rosales nous peint
une nef des fous sans Homme-Dieu. Les fous, en tuant ce dernier, se
sont interdit toute possibilité de rédemption.
Voilà de quoi nous parle ce livre sombre. Face à
l'inanité du monde, Guillermo Rosales nous a
laissé ce douloureux testament, violent et lyrique,
écrit en 1987. Cinq ans plus tard, il se suicidait.
☐ Le Figaro littéraire,
12 décembre 2002
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Boarding
home », Barcelona : Salvat (Letras de oro),
1987
- « La
casa de los náufragos (Boarding home) » epilogo de
Ivette
Leyva Martínez, Madrid : Siruela (Libros del tiempo, 166), 2003
- «
Mon ange », Arles : Actes sud (Babel, 617), 2003
- « The
halfway house » translated by Anna Kushner,
introduction by
José Manuel Prieto, New York : New directions, 2009
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mise-à-jour : 22
octobre 2009 |
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