MARIE-HÉLÈNE VILLIERME : Dans la société tahitienne moderne, la vie communautaire n'est plus vraiment visible au quotidien. C'est à l'occasion d'un évènement ou de moments particuliers qu'elle prend forme, de manière alors quasi immédiate, selon des règles sociales, des codes culturels. La réalité communautaire est alors palpable, saisissable. Elle révèle à travers un langage gestuel ou comportemental les liens complexes entre les individus appartenant à une même communauté. Elle assure une transmission identitaire à travers l'observation de ces codes.

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J'ai choisi de consacrer cet ouvrage aux îles Tuamotu et Gambier. Cet archipel est le plus vaste de Polynésie française avec quelque 78 îles — atolls pour la plupart — dispersées sur une surface maritime de plus de 2 millions de km². Sur des espaces de terre restreints, entre ciel et mer, la vie tient à un équilibre précaire, les éléments sont suffisamment présents pour rappeler que des gestes inappropriés peuvent vite se révéler dangereux. De même, appartenir à une communauté, c'est faire partie du clan et d'un tout. S'en extraire apparaît, aux yeux de la communauté, comme contre-nature.

☐ Avant-propos, p. 3

p. 51 : Sortie de messe dominicale, Rikitea, 1996