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Haïti
Lettre ouverte à la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie Madame Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, Madame la secrétaire générale, Nous,
écrivains de langue française,
représentants des
cinq continents de la francophonie, préoccupés
par la
situation haïtienne caractérisée par la
mise en
place d’une dictature, le président de facto
Jovenel
Moïse se maintenant au pouvoir par la force au-delà
de son
mandat constitutionnel expiré le 7 février 2021,
vous
demandons de ne fournir aucun appui à un pouvoir
décrié et rejeté par le pouvoir
judiciaire
haïtien, les églises catholique et protestante, la
confédération des barreaux haïtiens, les
organismes
de défense des droits humains, l’association
nationale des
magistrats haïtiens, l’opposition politique
organisée, nombre d’associations de la
société civile, des personnalités
haïtiennes
appartenant à différents domaines
d’activité.
Nous comprendrions mal que l’institution que vous dirigez, dont l’existence n’est fondée que sur l’exigence de solidarité réelle avec les communautés et pays de langue française, s’engage avec un pouvoir illégitime qui multiplie les exactions, les décrets et autres mesures liberticides. Vous n’êtes pas sans savoir que le pouvoir utilise des gangs lourdement armés par lui, comme force répressive aux actions meurtrières dans les quartiers populaires. Vous n’êtes pas sans savoir que, lors de manifestations pacifiques, la police haïtienne tire à balles réelles sur les manifestants. Vous n’êtes pas sans savoir que Haïti fonctionne sans parlement, sans élus locaux, toutes les échéances électorales n’ayant pas été respectées par le gouvernement de Jovenel Moïse. Seriez-vous assez dupe pour croire que, après la fin de son mandat expiré le 7 février 2021, il voudrait et saurait organiser des élections crédibles ! Nous exprimons notre solidarité envers le peuple haïtien et exhortons l’OIF à soutenir sa demande d’un vrai processus démocratique impliquant la mise en place d’un gouvernement de transition et l’initiation des procès pour crimes de sang et crimes financiers contre les dignitaires du gouvernement de Jovenel Moïse. Madame la Secrétaire générale, n’apportez pas votre soutien à la folie dictatoriale dont est victime le peuple haïtien, il y va de votre crédibilité personnelle comme de celle de l’OIF. Ne donnez pas raison à celles et ceux qui voudraient voir en l’OIF un fonctionnariat indifférent aux problèmes réels des peuples constituant les cinq continents de la francophonie. 24 février 2021 — Source : Madinin'Art, Critiques culturelles de Martinique
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