Christian Gatard

L'Île du Serpent-Coq

L'Harmattan - Écritures

Paris
, 1999

bibliothèque insulaire

 
bestiaire insulaire
parutions 1999
1ère édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 1999)
ouvrage en compétition
L'île su Serpent-Coq / Christian Gatard. - Paris : L'Harmattan, 1999. - 222 p. : carte ; 22 cm. - (Écritures).
ISBN 2-7834-7820-4
NOTE DE L'ÉDITEUR : Camouflé entre Papouasie et Micronésie, l'archipel Mayokara-Mayokari est invisible sur la carte. Escale pour mercenaires de tout poil, lieutenants de Magellan et commerçants en rupture de ban, c'est un monde indompté où le Majar, débonnaire et redoutable, règne sans partage.

Charles et Guillemette Cloarguen, en délicatesse avec leur passé, ont débarqué là, quinze ans auparavant. Leur fils Johan y est né. La lente déliquescence de ses parents, l'autorité concupiscente et inquiète du Majar, les lois saugrenues qui règnent à Mayokara le font souvent se réfugier en haut des falaises d'où il peut rêver vers l'au-delà des mers.

Mais peut-on échapper à l'île du Serpent-Coq ? Et que se passera-t-il quand le Dit du Majar, le livre sacré, sera enfin ouvert ?

Un réalisme magique parcourt L'Ile du Serpent-Coq. Légendes de voyageurs, fictions ethnographiques et expériences vécues de l'auteur y distillent un monde équivoque, brûlant et glacé, balayé par les vents salés et les rituels de vie et de mort, les amours improbables et les tendresses cruelles.

Christian Gatard est né en 1947. Il dirige une société spécialisée dans les études et recherches internationales de marché. Il a exposé à plusieurs reprises dans des galeries parisiennes ses récits-sculptures inspirés par ses promenades dans Bornéo et les îles de la Sonde. L'Ile du Serpent-Coq  est son premier roman.
EXTRAIT Avant d'apparaître sur l'esplanade, le Majar avait réussi à se faufiler dans la long house. Il avait escaladé les étages de perches et les rampes de bambous. Il était allé au plus haut et au plus profond de l'édifice ancestral et dans un réduit obscur avait trouvé ce qu'il cherchait : le coq sacré dont l'existence n'était connue que de lui seul et dont le sort de l'île dépendait. Le coq sacré — le seul animal de son espèce dans l'île — cristallisait la puissance absolue du Majar. C'est lui et lui seul qui procurait au Majar sa puissance. Et le silence autour du coq était essentiel à Mayokara, comme le silence du coq lui-même. Le silence du coq — et donc le secret de son existence — expliquait l'absence de temps. Le coq est la figure ultime du temps qui passe, du temps qui s'annonce, du lever du jour et de la lumière naissante.

Le chant du coq est le signal du temps. Le silence du coq marque l'arrêt du temps qui passe. Cet enseignement formidable avait été légué aux premiers Majars au commencement du monde. Ou plutôt jusqu'à ce jour présent. Maintenant qu'il avait été arraché au silence et à l'obscurité — ultime vengeance suicidaire du Majar ou dernière manœuvre pour préserver un monde en perdition ? —, le destin de chacun était suspendu aux réactions de l'animal.


pp. 169-170
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Mythologies du futur » préface de Michel Maffesoli et illustrations d'Amélie Carpentier, Paris : L'Archipel (Géographie du futur), 2014
site internet de Christian Gatard

mise-à-jour : 14 septembre 2021
Christian Gatard : L'île du Serptent-Coq
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