Virgil Suárez

Le plongeon

Métailié - Americas

Paris, 2001

bibliothèque insulaire

   
Cuba
parutions 2001
Le plongeon / Virgil Suárez ; traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Catherine de Leobardy. - Paris : Métailié, 2001. - 130 p. ; 22 cm. - (Americas).
ISBN 2-86424-378-4
NOTE DE L'ÉDITEUR : Xavier Cuevas est agent d'assurances, il vit à Miami où ses parents cubains ont émigré. Il a épousé une Américaine, il a des enfants américains, il veut être un homme d'affaires américain, mais tout le replace toujours dans sa position d'émigré. Il perd son âme à courir derrière son identité, fait une dépression nerveuse et sur les conseils de son père consulte une prêtresse de la santeria (la religion afro-cubaine) qui va le pousser à revenir vers ses origines cubaines. Après avoir été quitté par sa femme, il se rend à l'extrême pointe de la Floride, marche dans la mer et rentre chez lui, à Cuba, à la nage.

❙ Virgil Suárez est né à La Havane en 1962. Depuis 1974, il vit aux Etats-Unis où il enseigne les techniques d’écriture à l’Université d’Etat de Floride.
CAROLINE LEPAGE : […]

Dans [Le plongeon, dont le texte original — Going under — est significativement écrit en anglais], Virgil Suárez imagine le personnage de Xavier Cuevas […] à travers lequel il raconte sa propre histoire : « il était de la seconde génération. Sur le plan pratique, il se débrouillait, et c’était bien là le problème. C’était son coin. Son pays. Il y avait passé 99 % de sa vie ».

La trentaine, Xavier est devenu le pur produit d’une intégration réussie : le jeune Cubain-Américain des villes. Un Yuca, équivalent du Yuppie ; agent d’assurances, il est marié à Sarah, une Américaine pure souche qui lui a donné deux enfants, Lindy et Eric ; il a un chien, Brandy, et habite dans une belle maison des quartiers chics de Miami, où il mène une vie calquée sur le modèle étasunien. Or, un jour, il subit un choc et entre dans une sorte de crise qui le contraint à prendre conscience de l’écart qui le maintient toujours, comme ses parents, dans la condition d’étranger (y compris pour ses propres enfants), et, plus encore, qui lui impose de remettre en question l’univers qu’il a eu tant de mal à construire : « Quelque chose lui disait qu’il n’était de nulle part ». Convaincu qu’il lui faut retrouver ses racines, c’est guidé par l’esprit d’un célèbre musicien cubain mort que Xavier va suivre un douloureux mais libérateur cheminement vers sa « cubanité » ; « cubanité » qui le dépouille de ce qui a fait sa vie jusque-là mais n’implique pas pour autant le retour. Arrivé, presque malgré lui, à l’extrémité de la Floride :

Xavier Cuevas se tourna vers la mer et, tout habillé, plongea dans l’eau. Il s’enfonça, ouvrit les yeux à la piqûre du sel, reprit son souffle et nagea. À la poursuite de l’inaccessible, Xavier Cuevas rentrait chez lui à la nage.

Retrouver ses origines implique de ne plus pouvoir vivre aux États-Unis, terre étrangère et hostile, mais aussi, fatalement, de ne pas pouvoir concrètement faire le voyage vers Cuba …

[…]

« L'île de leur rêve : le retour à Cuba dans la nouvelle littérature de l'exil »,  Babel
 | 11 | 2004 | pp. 55-67
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Going under », Houston : Arte público press, 1996
  • « American diaspora : poetry of displacement » ed. by Virgil Suárez and Ryan G. Van Cleave, Iowa City : University of Iowa press, 2001
  • « Little Havana blues : a Cuban-American anthology » ed. by Delia Poey and Virgil Suárez, Houston : Arte público press, 1996
  • « Iguana dreams : new latino fiction » ed. by Delia Poey and Virgil Suárez, New York : Harper Perennial, 1992

mise-à-jour : 13 avril 2018
Virgil Suárez : Le plongeon
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