Raymond Relouzat

Le sang des Ashantis

Ibis Rouge

Petit-Bourg (Guadeloupe), 1998

bibliothèque insulaire

   
Outre-Mer 98
Martinique
parutions 1998
1ère édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 1999)
ouvrage en compétition
Le sang des Ashantis / Raymond Relouzat. - Petit-Bourg (Guadeloupe) : Ibis rouge, 1998. - 309 p. ; 22 cm.
ISBN 2-84450-048-X

NOTE DE L'ÉDITEUR : Au XVIIe siècle, un jeune africain libre, Moonraï, est vendu par son oncle à des marchands ashantis qui le vendent à leur tour, dans l'un des forts de la Côte des Esclaves (l'actuel Ghana), à un négrier irlandais. Avant d'être embarqué, le captif tente de se donner la mort en avalant une drogue qui est censée le tuer.

Mais soit qu'il ne prenne pas assez, soit que la vertu de celle-ci soit insuffisante, il ne meurt pas et tombe dans un profond sommeil dont il ne se réveille qu'en Martinique, un peu avant le 12 octobre 1992, jour de la commémoration officielle du cinq centième anniversaire de la découverte de l'Amérique.
       
Né en 1939 au Lorrain (Martinique), Raymond Relouzat, est mort à la fin de l'été 2009. Il fut tour à tour professeur agrégé de grammaire, conseiller culturel du Président Senghor et membre du GEREC (Groupe d'étude et de recherche en espace créole) où il travailla particulièrement sur les contes.
Raphaël Confiant, évoque ce parcours exemplaire dans une chronique intitulée “ Les trois vies de Raymond Relouzat ”.
EXTRAIT

« Qu'est-ce qui vous gêne dans cette cérémonie ? Colomb débarque, prend possession de l'île au nom du Roi, échange des cadeaux avec les Caraïbes venus à sa rencontre. Même si par la suite ça a mal tourné entre eux, tout le monde sait que c'est ce qui s'est passé ! vous ne pensez tout de même pas qu'il faut faire un Son et Lumière de toutes les guerres Caraïbes, et de leur défaite finale ? C'est ça qui serait de mauvais goût, et en particulier pour le gouvernement de la Dominique qui a convaincu ses Caraïbes de participer ! »

« Bien sûr que non ! ». La secrétaire était agacée. « Mais cela rappellera, et à la face du monde entier, qu'il n'y a plus un seul Caraïbe chez nous, dans notre île ! »

« Qui le saura ? Il suffit de dire aux médias de ne pas préciser l'origine de ces Caraïbes-là ! Quant à la feuille de chou de la Région, qui la lit, hors de la Martinique ? Allons, allons, Madame Lecarpe, ne dramatisez pas ! » Jean-Baptiste haussa les épaules.

« Bon : admettons. » La secrétaire tenta le tout pour le tout. « Et les nègres ? »

« Quoi, les nègres ? Nous ? »

« Oui, nous, monsieur Jean-Baptiste. Où est notre place, là-dedans ? On accueille Colomb avec des transports de joie ? »

« Mais enfin, madame Lecarpe, relisez le projet ! Il n'est pas prévu que nous soyons là ! D'ailleurs, nous ne sommes pas encore là ! »

pp. 273-274

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Essai sur la littérature guadeloupéenne », Pointe-à-Pitre : G.U.R.I.C. (Etudes et documents, 3), 1969
  • « Le référent ethno-culturel dans le conte créole », Paris : L'Harmattan ; Schoelcher : Presses universitaires créoles (Djoubakwa kréyol), 1989
  • « Sonson et le volcan », Lasalle (Québec) : Hurtubise ; Paris : Gamma, 1992
  • « Tradition orale et imaginaire créole », Petit-Bourg (Guadeloupe) : Ibis Rouge, 1998

mise-à-jour : 31 décembre 2009

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