Les cavaliers
de Belle-Île / Hubert Monteilhet. - Paris : Éd. de
Fallois, 2001. - 397 p. ; 23 cm.
ISBN 2-87706-415-8
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NOTE DE L'ÉDITEUR
: Dans le premier volume de ses Mémoires, un jeune cadet de
Béarn, Arnaud d'Espalungue, nous racontait d'une plume gaillarde
les aventures de sa vingtième année.
Vingt ans plus tard, au sortir de la Fronde, Arnaud, devenu baron
d'Espalungue depuis la mort de son père et de son frère,
mène à Paris une vie paisible. Mais de nouvelles
aventures l'attendent, qui vont le conduire de Paris à Rome,
puis en Bretagne et enfin en Angleterre, pour sauver l'honneur d'une
reine qu'une imprudente confidence risque de compromettre à
jamais.
Sous la plume alerte de Monteilhet ressuscitent un régime
prodigieusement vénal et quelques-uns de ses acteurs : un
Mazarin qui amasse et dissipe avec un tortueux génie, un Colbert
besogneux et pourri d'ambition, un Fouquet léger et extravagant,
une Anne d'Autriche mûrissante et bien embarrassée, un duc
de Beaufort perpétuellement ahuri, une Madame de Chevreuse qui
prend sa retraite à regret, un bonhomme Rossignol,
éminent spécialiste du Chiffre, un Molière
surprenant, une bande de sorcières et d'empoisonneuses à
donner le frisson, des comparses hauts en couleur …
Un premier XVIIe siècle, de violences, d'intrigues et
de panache, celui de Corneille, s'achève, avant que Louis XIV ne
vienne imposer enfin — du moins en apparence — une
manière d'ordre moral dont on se moquera sous la Régence.
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ERIC OLLIVIER : […]
Dans la construction cahotée, le
roman donne trop de place aux dialogues, au détriment
des rebondissements. Car l'auteur veut briller par son savoir.
Il n'ignore pas la théologie, la sexologie, ce qui conduit
à dire qu'il est souvent « à la masse ».
C'est pourquoi l'on est impatient d'arriver
enfin à Belle-Ile, qui sert de produit d'appel pour le
titre. Et cela n'intervient qu'à la page 329 [le roman
en compte 398]. (Inutile de vous présenter cette île
perdue de l'Armorique, illustrée récemment par
un feu président de la République et sa flopée
de courtisans.)
Récit bien tourné, railleur,
généralement en bon français, cette épopée,
où le plaisir de l'auteur est évident, recèle
une phrase d'autocritique qu'un malicieux ne peut laisser passer : « En intrigues, comme en lettres, on en fait
toujours trop. »
A en juger par les remarques personnelles
émaillant cette cavalcade, je pense que l'auteur devrait
écrire un essai sur les mœurs de notre temps.
☐ Le Figaro littéraire, 22 novembre 2001
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « Les
cavaliers de Belle-Île », Paris : Librairie
générale française (Le Livre de poche, 15410), 2003
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mise-à-jour : 19 novembre 2007 |
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