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JEAN-MAX CALVIN Né le 1er juin 1945 à Port-au-Prince, Haïti. Il s'exila à New York en 1967 où il vit depuis lors.

De moi-même à moi-même une histoire lien de pleurs et de sang Misère sans saison La chanson laissée sous la porte Le parcours des voix altérées Mon pays construit avec des loques. p. 52

Au rythme des Chansons rêvées de la mer, l'écho qui accompagne toutes les strophes du poème que l'auteur dédie à sa mère, revient, en cadence, le long des lignes élégantes des vers. Ce texte atteint un tel stade de beauté, qu'il fait penser à ce qu'il aurait pu chanter d'autre, à ce qu'il aurait pu dire d'autre, pour que survive, justement, la source même de la beauté.

Comme chez Artaud, le texte de Calvin porte l'empreinte de son corps, il suit le rythme de sa vie. Dans sa poésie, « l'inquiétude frêle de ma terre » devient l'écho de l'écho, une inquiétude infinie, vissée dans la trame même du vécu du poète.

GÉRARD CAMPFORT : […]

D'Haïti, le poète apprend la nouvelle de la mort de sa mère :

Ma mère est morte et s'arrête le temps.

[…]

Rien autour de nous après la mort d'un être cher ne peut rester le même :

Tu emportes avec toi l'espoir du printemps.

[…]

Après la douleur provoquée par la perte de sa mère, une autre douleur tout aussi grande va frapper le poète : son regard est porté vers le pays, un pays plongé dans la profondeur des ténèbres […] :

La patrie même décousue est notre monde.

[…] Imaginons un pays où les citoyens vivent dans un grand dénuement, où, en raison de l'insécurité régnante, ils doivent, pour la plupart, penser à leur mort comme à un avenir plus ou moins immédiat, est-il possible de parler de bonheur et de paix ?

[…]