Pendant toute la durée
du XIXe siècle, la quête du
« passage du Nord-Ouest », entre l'Atlantique
et le Pacifique le long des côtes du Canada et de l'Alaska,
suscita de très nombreuses expéditions, toutes
soutenues par un vif engouement des publics britannique et nord-américain.
La tentative malheureuse menée par sir John Franklin,
puis les nombreux essais pour retrouver d'éventuels survivants,
décuplèrent l'intérêt pour l'exploration
des confins du pôle arctique : Groenland, Terre de
Baffin, îles Ellesmere, Devon, Victoria, …
Le roman d'Andrea Barrett exploite
habilement tous les ressorts de cet ultime épisode des
grands voyages de découvertes — dans un milieu
où la beauté et l'âpreté sont portées
au paroxysme, imposant aux équipages tantôt l'émerveillement,
tantôt l'effroi, souvent l'un et l'autre de concert. La
trame romanesque est-elle, dans ce contexte, superflue ?
Pourquoi, pour en juger, ne pas relire en parallèle le
récit de Barry Lopez, « Rêves
arctiques » ?
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NOTE DE L'ÉDITEUR : En 1855, le Narwhal quitte le port
de Philadelphie à la recherche d'un passage à travers
les glaces du pôle et d'une légendaire expédition
disparue corps et biens. Quand apparaissent les premiers icebergs
et que la banquise resserre son étau sur le navire, l'équipage
sombre peu à peu dans un cauchemar blanc.
Le Voyage du Narwhal est le récit hallucinant d'une
obsession, celle d'un jeune homme prêt à tout sacrifier
— amour, amitié, raison — à la poursuite
de la gloire, de cette aura qui l'attend, croit-il, au-delà
de la lumière froide du grand Nord.
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