Dans les
coulisses du Musée Fesch : chronique d'une
résurrection / Marie-Dominique Roche. - Ajaccio :
Albiana,
2006. - 296 p.-[16] p. de pl. :
ill. ; 24 cm.
ISBN
2-84698-164-7
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9ème
édition du Prix du Livre Insulaire : Ouessant 2007 |
livre
sélectionné |
NOTE
DE L'ÉDITEUR :
L’auteur qui fut vingt-cinq années durant le
conservateur
des musées de la ville d’Ajaccio reprend ici ses
carnets 1
pour retracer l’incroyable résurrection
d’un des
fonds picturaux les plus riches de France en ce qui concerne les
peintre primitifs italiens, celui du legs du Cardinal Fesch. Ce
dernier, oncle maternel de Napoléon Bonaparte, sut profiter
de
ses hautes fonctions auprès du Vatican pour
constituer une
incroyable collection riche de dizaines de milliers
d’œuvres. Il en dédia plusieurs
centaines à
sa ville natale afin que l’on puisse y ouvrir un institut
où les élèves côtoiraient
l’art. Il
fallut cent cinquante ans pour que ce vœu soit
exhaucé
avec l’inauguration d’un musée moderne 2,
le Musée Fesch, présentant les œuvres
rescapées du legs et de nombreuses autres acquisitions.
L’histoire
narrée ici à la première personne
plonge au cœur des méandres des politiques
culturelles
d’une petite cité de province, laissant entrevoir
combien
l’aboutissement de tels projets doit à
l’opiniâtreté, la passion et
l’investissement sans compter de quelques personnes
passionnées.
Un
portrait acéré d’une
société
destinataire d’une insoupçonnable richesse
culturelle
qu’elle est la première à ignorer.
1. |
Dans son Avant-propos, Dominique
Roche précise que la rédaction de cet ouvrage n'a
été possible qu'après qu'elle ait
été “ libérée
de l'obligation de réserve imposée par le statut
de la
fonction publique ” ; l'importance de cette
précision s'éclaire au récit des
combats longs et
violents menés, le plus souvent en
coulisse, contre
les pesanteurs administratives et politiques. |
2. |
“ Je voulais aller au-delà,
dépasser le vœu
formulé dans son testament par le cardinal Fesch et
cependant
agir dans le respect même de ce vœu trop longtemps
ignoré. Je souhaitais en effet une véritable
création, une " fondation "
originale : celle
d'un complexe muséal conforme aux normes actuelles,
doté
de toutes les structures (…) lui permettant de prendre place
parmi les musées reconnus internationalement pour leur haute
qualité. Un établissement utile à tous
et qui
pourrait avoir un impact bénéfique pour la ville
d'Ajaccio, la connaissance et le rayonnement de la Corse à
travers le monde. ”
— Avant-propos. |
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EXTRAIT |
En
relisant après longtemps mon bloc-notes (…), j'ai
revécu ces moments laborieux ou exaltants passé
dans ce
vieux « bahut » devenu
aujourd'hui un des plus
beaux musées de France.
Après plus d'un quart de siècle, je
redécouvre ces lignes :
«
Me voilà au musée depuis deux mois, dans cette
atmosphère surréaliste, qui par moments ressemble
à un cauchemar, par moment m'apparait comme un formidable
cataclysme. Seigneur, est-ce possible ? Il faut le voir pour
le
croire. Le palais est vraiment délabré, de
nombreuses
fenêtres sont obturées. Pourquoi tout
cela ? En effet
nous disposons encore de trois salles poussiéreuses et
tristes
avec la même surface qu'en 1948, mais envahies par des
oiseaux
apeurés qui montent et qui descendent rapidement et qui
finissent eux-mêmes par effrayer les rares visiteurs surpris,
venus voir les quarante tableaux actuellement exposés dans
un
triste état.
Il est
vrai que trois guerres sont passées par là, celle
de 1870, quelques mois seulement après
l'achèvement de
l'aile nord, celle de 1914 et celle de 1939 au cours de laquelle le
palais avait été ébranlé
dans sa partie
supérieure lors de l'explosion d'engins militaires qui
s'était produite en février 1945 à la
gare
ferroviaire, proche. Il faut y ajouter les initiatives assassines de
quelques hommes. Où sont passées vraiment les
imposantes
collections du cardinal Fesch 1 et celles
des autres donateurs ?
Ce qu'il
en reste est entassé dans les combles, l'ensemble a
l'air d'un ossuaire. C'est là que nous travaillons le plus
fréquemment. Les trois fidèles
employés,
sceptiques au début, se sont ralliés à
ma cause et
sont devenus d'enthousiastes collaborateurs. Ils ont la ferme
conviction désormais que quelque chose d'important se
prépare (…) ».
☐
Ch. V : 1973-1974
— L'avers et le revers, pp. 94-95
1. |
Un
exemple fameux : « Saint
Jérôme et le lion », attribué
à un proche de Botticelli voire à Botticelli
lui-même « a
été retrouvé dans la
cheminée d'une maison
d'un village de montagne alors qu'il commençait à
brûler après avoir servi de porte de
poulailler » — commentaire de
la pl. 1. |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Le
musée Fesch d'Ajaccio »,
Ajaccio : Ed. Dia, 1993
|
- Odile
Bianco (dir.), « Les ornements liturgiques du
cardinal Fesch » (Catalogues raisonnés des collections,
Ajaccio, Palais Fesch-Musée des beaux-arts, 1), Ajaccio : Palais
Fesch-Musée des beaux-arts ; Milano : Silvana, 2008
- Pierre
Claude Giansily et Philippe Perfettini, « Les
peintures corses » (Catalogues
raisonnés des collections, Ajaccio, Palais
Fesch-Musée des beaux-arts, 2), Ajaccio : Palais
Fesch-Musée des beaux-arts ; Milano : Silvana, 2009
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mise-à-jour : 5
mars 2011 |
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Saint Jérôme et le lion
• Musée Fesch |
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