Jean-François Patricola

Ce que pleurent les ombres : six îles ou figures de l'exil sicule

Rafael de Surtis Éditions

Cordes-sur-Ciel, 2003

bibliothèque insulaire

      

Méditerranée

parutions 2003

Ce que pleurent les ombres : Six îles ou figures de l'exil sicule / Jean-François Patricola ; préface par André Doms ; dessins et gravures d'Isabelle Grelet. - Cordes-sur-Ciel : Rafael de Surtis Éditions, 2003. - 56 p. : ill. ; 20 cm. - (Pour un ciel désert).
ISBN : 2-84672-015-0

ANDRÉ DOMS : (…) Attablé, hôte instable, au banquet de la vie, [Jean-François Patricola] mâche, goûte, tâte incessamment ses propres « mots de bouche », doux ou amers, âpres ou violents, toujours véritables, en démiurge qui se passionne et s'enchevêtre aux images de son monde ; de ses mondes, pour mieux dire, puisqu'il est riche de ses déchirements de Sicilien-Lorrain, de ces distances qui ouvrent l'oeil et le cœur, non sans redouter du fait même les ravages, les dégradations, la mort des valeurs que transmet le paysage, tant intérieur qu'objectif. Adhésion et crainte conjointe, Patricola les vit depuis toujours, en pleine conscience, et les dit obstinément depuis ses plurielles Siciles.

Car la Trinacrie ne se réduit pas à la société mafieuse, dénoncée mais trop exposée par un Leonardo Sciascia. Son emblème reste tournoiement autour d'une Gorgone de trois jambes pliées qui, par avance, semblent symboliser le sort d'îliens souvent contraints à faire le saut sur tel ou tel continent. Ce que pleurent les ombres ici, ce sont bien « six figures de l'exil sicule », six émergences de l'être hors la « mer huileuse » d'une fatale aliénation. Six proses pour traduire au plus juste cet ancien grenier à blé où déferlèrent et s'incrustèrent Phéniciens, Grecs de tous crus, Romains, Byzantins, Arabes, Normands, Français, Aragonais, sans omettre Garibaldi et la Savoie. (…)

Avant-propos, pp. 9-10

EXTRAIT

La poussière que le vieil homme soulevait derrière lui en fouettant son âne à la croupe luisante effaçait le paysage. Un tourbillon jaune alors venait affoler la palette et les couleurs bariolées de la Sicile tandis que le chant continu des grillons semblait envahir tout le septentrion. Il endormait les lézards pansus sur les murs de pierres sèches et berçait les âmes des moissonneurs ivres de chaleur. Cette comptine finissait par endormir le vieil homme dont la tête dodelinait et suivait, de gauche à droite, de bas en haut, dans un étrange ballet, les anfractuosités du sol sous le pas de l'âne obstiné. L'homme dormait.

Celui qui dormait, p. 35

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Siciles », Thonon-les-Bains : Alidades (Création), 1997
  • « Venelles éternelles », Cherves : Rafael de Surtis Éditions (Pour une terre interdite), 1998
  • « Amour et jalousie » chants populaires siciliens du XIXe siècle édités et traduits par Jean-François Patricola, Thonon-les-Bains : Alidades, 2000
  • « L'île sans homme et sang rémission » édition bilingue, Cherves : Éd. Rafael de Surtis, 2000

mise-à-jour : 27 novembre 2005

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