La vendetta de
Sherlock Holmes [texte intégral des carnets d'Ugo Pandolfi,
ingénieur et géologue] / éd. établie et
présentée par Jean Pandolfi-Crozier. - Paris :
Little big man, 2004. - 300 p. : carte ; 20 cm. -
(Les Voyageurs oubliés).
ISBN 2-915557-53-5
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Faisant mentir une assertion selon laquelle «
en bon Londonien, habitué aux brouillards et à des pluies
consistantes, Holmes détestait le climat
méditerranéen », Jean Pandolfi-Crozier
relate un périple corse où, tout en poursuivant de sa
vindicte le cerveau d'une redoutable organisation criminelle, le
détective de Baker Street s'abandonne sans réserve aux
charmes de l'île de Beauté — paysages, bonne
chère, bons vins, femmes … et le miel !
Les carnets du guide-accompagnateur du détective, le
géologue Ugo Pandolfi, révèlent les tours et
détours d'une enquête qui fournit l'occasion
d'évoquer la Corse qu'aimaient les visiteurs du continent
à la fin du XIXe siècle ; l'auteur
bénéficie pour ce faire du concours
désintéressé de Guy de Maupassant.
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EXTRAIT |
EVISA — LUNDI 8 JANVIER 1894
La matinée n'était guère avancée que nous
parcourions déjà, Holmes et moi, les rues quasi
désertes du village, où nous eûmes tôt fait
de situer la maison de Paoli Calabretti. Nous apprîmes par un
voisin que ce dernier était mort de phtisie quatre ans plus
tôt, et que sa veuve, Padivoria Calabretti, partie dès le
lever du soleil chez l'une de ses cousines qui avait été
mordue par un cochon, ne serait de retour qu'à l'heure du
déjeuner.
Nous partîmes donc jusqu'au point de vue de la
Châtaigneraie, d'où l'on jouit d'un magnifique coup
d'œil sur le golfe de Porto, la Spelunca, Ota et la gorge
d'Aïtone. Comme j'expliquais à Holmes que notre excursion
hivernale n'offrait pas tout l'agrément qu'elle peut avoir en
été, mon compagnon estima au contraire que ce qu'il
découvrait de cette partie de l'île en cette saison
provoquait en lui un paisible bien-être qui lui convenait
à merveille.
—
Voyez-vous Pandolfi, dit Holmes en s'appuyant contre un immense
châtaignier, si j'avais emporté mon violon jusque sous ces
arbres, je vous aurais volontiers interprété la Danse des sorcières. Sur quatre cordes, bien entendu ! ajouta-t-il en riant.
Nous regagnâmes le village au douzième coup de midi et
allâmes frapper à la porte de la veuve Calabretti.
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p. 255 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « La vendetta de Sherlock Holmes » ill. de Jean-Pierre Cagnat, Ajaccio : Albiana, 2010
- René Reouven, « Le bestiaire de Sherlock Holmes », Paris : Denoël (Sueurs froides), 1987
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mise-à-jour : 2 juillet 2010 |
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