Maeterlinck a longtemps rêvé
de la Sicile, la terre des idylles de Théocrite :
« l'imagination se crée ainsi des foyers de
félicités, des réserves de songes ».
Au terme de son voyage, il évoque les « nombreux
désagréments de la grande île, que rachètent
de rares beautés ».
Palerme — « ville
au nom magnifique que semblent éventer des palmes et qu'enguirlandent
de somptueux prestiges ! … En réalité,
ce n'est qu'une cité assez banale, assez vulgaire, grisâtre
sous l'ardent soleil, sans caractère, mal tenue, d'une
richesse terne et pauvre ».
Girgenti — « l'Agrigente
des Romains, la ville de Phalaris et d'Empédocle, est,
comme on sait, la grande cité des temples. Elle en compte
sept ou huit en assez bon état. […] Il y en a trop.
Ils n'ont pas l'air sérieux. Ils semblent figurer dans
une exposition universelle. On dirait qu'on les a brutalement
arrachés à leur milieu, à leur atmosphère
millénaire, au profit d'une exhibition mercantile et temporaire ».
Catane — « la
plus grande ville de la Sicile après Palerme, est sans
intérêt, banale et laide. Nous nous empressons de
la quitter, après une nuit médiocre dans le meilleur
hôtel, à peine digne d'une sous-préfecture
française ».
Même l'Etna — « le
plus grand volcan de l'Europe n'est, en ce moment, qu'une montagne
assez ordinaire, où achèvent de fondre quelques
plaques de neige et qui envoie tranquillement vers le ciel une
paisible colonne de fumée ».
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