Un silence de fer / Marcello
Fois ; traduit de l'italien par Nathalie Bauer. -
Paris : Seuil, 2000. - 157 p. ;
21 cm.
ISBN 2-02-038225-3
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Dans une
station-service près de Núoro, un jeune couple
est sauvagement assassiné. Le crime semble inexplicable, de
même que la minutie avec laquelle le meurtrier a « joliment
allongé » les deux corps. Le
même jour, un gitan est retrouvé
carbonisé dans la poubelle d'une pinède.
Les rapports qui arrivent sur
le bureau du juge d'instruction n'apportent que des détails
apparemment insignifiants. Certes, comment pourrait-on deviner les
étranges échos qui relient ces meurtres
à une histoire de terrorisme vieille de dix ans ?
Impossible de
débrouiller cet écheveau sombre et cruel sans
pénétrer le profond mystère qui
enveloppe la Sardaigne, terre de violences, marquée
à jamais par la dureté de l'âge de fer.
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PHILIPPE-JEAN CATINCHI : Ferro
recente […] désigne en fait le dernier
des cinq âges préhistoriques de Núoro,
bourg sarde auquel est dédiée cette
première fiction et qui devrait rester au cœur du
projet littéraire du jeune écrivain. Ce
« Fer supérieur
s'étend de 500 à 238 avant J.-C.,
époque de la soumission à
Rome », précise même l'extrait
du Touring-Club donné très
pédagogiquement en exergue. Ensuite vient le temps de la
conquête, de l'asservissement, au mieux de l'acculturation,
qui déplace l'accent au profit du vainqueur,
maître de l'écrit, de l'Histoire, donc du temps.
Natif de Núoro, Marcello Fois a découvert la
langue par le sarde ; l'italien n'est venu qu'ensuite, avec
l'école primaire […].
☐ Le Monde des livres, 9 juin 2000
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EXTRAIT |
Il n'y avait pas de limbes, de no man's
land. Comme d'habitude, Elena sentit peser sur elle des
années prématurément
brûlées. Ça va, ça va,
pensa-t-elle. Au reste, les choses rapidement
brûlées laissent peu de traces. Mais elle savait
que ces traces étaient profondes. Mentir, donc, et bien se
mentir, systématiquement, sans trop en faire, au rythme d'un
petit mensonge par jour. Il n'y avait là rien de mesquin,
rien de compromettant, c'était plutôt une
adaptation progressive. La vie ne signifiait-elle pas qu'il fallait
savoir utiliser ces milliers de petits rites
exécutés avec
automatisme ? … Une étrange
continuité, également perverse. La
continuité d'un univers domestique, d'un monde
télévisé, une adolescence de
romans-photos, en couleurs, en noir et blanc.
☐ p. 85
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Ferro
recente », Bologne : Granata press, 1992
- « Un
silence de fer », Paris : Seuil
(Points-policier, 1189), 2004
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- « Sempre caro »,
Paris : Tram'éditions, 1999 ;
Paris : Seuil (Points, 720), 2001, 2005
- « Sheol »,
Paris : Tram'éditions, 1999 ;
Paris : Seuil (Points, 735), 2000
- « Sang
du ciel », Paris :
Tram'éditions, 2000 ; Seuil (Points-policier, 926),
2001
- « Plutôt
mourir », Paris : Seuil, 2001 ;
Seuil (Points, 1298), 2005
- « Gap »,
Paris : Seuil, 2002
- « Nulla : une espèce de
Spoon river », Paris : Fayard,
2002
- « Ce
que nous savons depuis toujours », Paris :
Seuil, 2003
- « Ce
que tu m'as dit de dire », Paris :
Gallimard, 2004
- « Les
hordes du vent », Paris : Seuil, 2005
- « Petites
histoires noires », Paris : Seuil, 2005
- « Mémoire du vide »,
Paris : Seuil, 2008
- « La
lignée du forgeron », Paris :
Seuil, 2011
- « C'est
à toi », Paris : Seuil, 2014
- « Cris,
murmures et rugissements », Paris : Seuil,
2015
- «
La lumière parfaite », Paris :
Seuil, 2017
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mise-à-jour : 3
avril 2017 |
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