10e édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 2008)
ouvrage en compétition |
Le discours profane / Miguel
Duplan. - Ste Marguerite-sur-Mer : Ed. des Equateurs, 2008. -
124 p. ; 19 cm.
ISBN
978-2-84990-071-0
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Miguel Duplan
égrène quelques bribes de la vie quotidienne d'un
enseignant à Cayenne, ville où
échouent au hasard
de dérives rarement concertées les
déracinés de l'archipel caraïbe, de la
Martinique
(comme l'auteur), d'Haïti ou de la République
dominicaine
— tous aspirant à une existence moins
rude
plutôt qu'à un monde meilleur. Ce n'est pas
l'innocente
idylle au soleil que suggère l'image de couverture.
Le discours profane constate
un double désenchantement : celui d'un enseignant
qui se
heurte à une administration fossilisée autant
qu'aux
mesquineries d'un milieu professionnel gâté, celui
surtout
des plus déshérités
cantonnés dans l'ombre,
laissés à leur misère,
exposés aux
tentations de la délinquance.
En
s'attachant à quelques figures féminine, le
porte-parole de l'auteur tente de surmonter ses
désillusions.
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JEAN-CLAUDE
PERRIER : Miguel Duplan,
né en 1963 à
Fort-de-France, Martinique,
vit aujourd'hui en Guyane française, où il est
conseiller
principal d'éducation. Aussi est-ce un
établissement
scolaire, collège ou lycée, qui sert de toile de
fond au Discours
profane.
En huit
séquences, de Ce
soir-là,
à La
vie quoi !,
Jean-Baptiste, le narrateur, déroule le temps d'une
année
scolaire. Que l'on devine chaotique. Les relations avec les
collègues ne sont pas nécessairement faciles,
dans ce
bout de France des antipodes où se côtoient
indigènes, gens des Caraïbes et
métropolitains
parachutés. Quelle langue parler, quelle culture
enseigner ? Il y a, comme partout, les
élèves
« à
problèmes », comme ce Septime
Michel-Ange, un pauvre gosse abruti de misère, violent,
fugueur,
insolent, qui passe un jour en conseil de discipline et se voit
condamner à l'exclusion « avec
sursis ».
[…]
☐ Le Figaro littéraire,
3 janvier 2008 [en
ligne]
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EXTRAIT |
(…)
je me dirigeais vers le bar caché où l'on servait
un gin
surinamais de mauvaise qualité. La serveuse, me
reconnaissant,
une ancienne élève, me souriait avec
condescendance et
m'offrait d'un regard complice la jeune femme seule,
arc-boutée
au bar qui sirotait un Coca-Cola tiède et qui
défiait la
gente masculine comme un chien de voyou. Elle s'appelait Olga. Elle
venait d'arriver de la République dominicaine et tout de
suite
après quelques bières avalées
m'appelait mi
novio … mi novio.
Elle sentait bon l'eau de Cologne et c'est naturellement que je mettais
ma tête au creux de son épaule à la
manière
des passionnés transis.
☐ Alysson, Olga et autres
considérations, pp. 46-47 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « L'évangile de l'homme », Toulon : La Trace, 2019
- « Chronique
des monts jolis, variation romanesque »,
Paris : Seuil, 2015
- « Les
chants incomplets », Montréal
(Québec) : Mémoire d'encrier, 2013
- « Un
long silence de carnaval », Meudon : Quidam
(Made in Europe, 49), 2010
- « L'acier :
un
homme dans la Martinique des années
50-60 »,
Paris : L'Harmattan, 2007 — Prix Carbet de
la
Caraïbe, 2007
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mise-à-jour : 12 mai 2021 |
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