Sur
la paupière de mon père /
Sjón ; trad. de
l'islandais par Eric Boury. - Paris : Payot & Rivages,
2008. -
217 p. ; 23 cm.
ISBN
978-2-7436-1862-9
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L'alchimiste
Leó Löwe fuit le nazisme à bord d'un
paquebot qui
fait route vers l'Islande avec, dans ses bagages, une boîte
à chapeau où est dissimulé celui qui
deviendra le
narrateur — mais qui n'est encore qu'une petite effigie
d'argile
attendant les soins qui lui conféreront la
vie. Leó Löwe est
déterminé à prendre tous les risques
dans ce but.
Entre
autres épreuves, il devra acquérir la
nationalité
islandaise et maîtriser la langue de l'île, une
langue pure, claire,
belle, douce, puissante, sublime, géniale, riche, à
en croire son professeur, le docteur et bibliothécaire
Loftur Froðason.
Tout en affichant une loyauté sans faille envers la
société insulaire, Leó Löwe
devra pactiser avec le camarade Michaïl Pouchkine et avec
Anthony
Theophrastos Athanius Brown, agents de puissances
étrangères ; il devra côtoyer
de redoutables
trafiquants de timbres-poste et combattre un loup-garou.
Ces
péripéties pourraient sembler peu
vraisemblables ;
l'auteur ignore le soupçon, conscient de s'adresser
à des
lecteurs familiers de merveilles voire d'extravagances autrement
éloignées de leur expérience
quotidienne. Le ton
est donné dès la première ligne du
roman où
l'on voit surgir un
berserkur — un de ces guerriers-fauve que
connaissent tous les lecteurs de saga.
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Né en 1962
à Reykjavík, Sjón
est romancier, poète et parolier. Il a travaillé
avec le
groupe pop-rock Sugarcubes dont est issu Björk et avec Lars
von
Trier. Il a reçu en 2005 le prix littéraire du
Conseil
nordique pour Le
moindre des mondes.
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EXTRAIT |
La
voiture noire avançait lentement dans la rue obscure
où
des garnements avaient cassé à coups de pierres
les
ampoules des lampadaires. Elle s'arrêta en biais en face de
la
maison de bois rose pêche au toit et aux fenêtres
peintes
en noir. Il s'agit tout bêtement de nos trois amis :
Leó, Anthony et Pouchkine qui se sont mis en route pour leur
périlleuse expédition. Leur première
halte est le
bâtiment où se retrouvent les Alcooliques
anonymes.
Personne ne sait ce qui s'y passe, sauf ceux qui l'ont vu de leurs
yeux. Et pour peu qu'on ait déjà mis les pieds
dans l'une
de ces réunions, on sait qu'on y saute à la gorge
des
inconnus se risquant à poser des questions sur les
activités de l'association. (Ce qui suit semble donc ne
relever
que de suppositions et de conjectures puisque, personnellement, je n'ai
jamais assisté à aucune réunion de
cette
association. Cependant, bien-aimé lecteur, si vous
décidez de poursuivre votre lecture bien que je me sois
laissé aller à cet aveu et que vous sachiez qu'il
ne
s'agit là que de pure invention, je puis vous promettre une
chose en lot de consolation : c'est là une histoire
terriblement haletante qui vous captivera jusqu'à la
dernière page.)
☐ p.
171 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Með
titrandi tár »,
Reykjavík : Mál og menning, 2001
- « Sur
la paupière de mon père », Paris : Payot & Rivages (Rivages Poche, 705), 2011
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- « Figures
obscures », Caen : Cahiers de nuit, 2000
- « Le
moindre des mondes », Paris : Payot
& Rivages,
2007 ; Payot & Rivages (Rivages Poche, 621), 2008
- « De
tes yeux, tu me vis », Paris : Payot
& Rivages,
2011 ; Payot
& Rivages (Rivages Poche, 777), 2013
- «
Le
garçon qui n'existait pas », Paris : Payot & Rivages,
2016
- « Oursins
et moineaux », Nantes : Lanskine (Ailleurs
est aujourd'hui), 2017
- « Le chant du collectionneur de pierres », Paris : Points (Poésie, P5377), 2021
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mise-à-jour : 11
janvier 2022 |
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