Passe de la
Chimère : un moine à l'île de
Quéménès / Jean-Yves Quellec. -
Ottignies
(Belgique) : Publications de Saint-André, 2006. -
110 p. ; 19 cm. - (Cahiers de Clerlande, 11).
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9ème
édition du Prix du Livre Insulaire :
Ouessant 2007 |
GRAND PRIX DES ÎLES DU
PONANT |
NOTE DE L'ÉDITEUR
: Le Frère Jean-Yves Quellec nous invite
à partager son
expérience de solitude, de retraite, en un lieu que
préserve la mer. L’ancrage existentiel est
unique : « Je
ne suis guère orientable. Donc, je n’ai pas fait
le point
de ma vie, j’ai inscrit ma vie dans un
point ».
Et, en ce point, à l’extrême occident de
notre vieux
continent, à l’extrême occident de
l’âme, le regard tantôt
s’enchante,
tantôt gagne en lucidité. Tacitement,
d’intrus
l’on devient familier : symbiose de
l’homme avec le
monde animal. Le vent du large érode les
aspérités
des visages et nous les livre dans leur vérité et
leur
beauté. Même lorsqu’elle devient
pensive,
l’écriture reste légère,
souvent
émaillée d’aphorismes pleins de pudeur
et
d’humour. Une source de fraîcheur dont il convient
de
s’abreuver comme d’une brise marine !
Jo
Van Haepere
❙ |
Jean-Yves
Quellec, prêtre depuis 1969 a exercé le
ministère
à Saint-Louis de Brest et à
Saint-Germain-des-Près
à Paris. Il est entré en 1976 au
monastère
Saint-André de Clerlande à Ottignies (Belgique).
En plus
des fonctions qu'il exerce au monastère, le Père
Jean-Yves est aumônier à l'hôpital
neurologique
voisin ; il donne des cours et des conférences sur
la
liturgie et travaille à son renouveau. Il a écrit
plusieurs livres et de nombreux articles sur la liturgie, la
spiritualité et la vie quotidienne. |
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EXTRAIT |
J'ai
vu se remplir l'oued de Quéménès. Aux
grandes
marées, la haute mer s'infiltre dans la barrière
de
galets, à l'extrémité du couloir de
terre
craquelée où s'enfoncent des pierres grises qui
forment
une surface presque plane. C'est, au début, un
léger
bouillonnement de source, une lente humectation, puis l'eau s'accumule
et progresse. Elle parcourt le lit asséché de
plus en
plus rapidement pour se déverser à pas d'homme
dans un
étang saumâtre, en franchissant le gué
qui
mène à la cale. Même si ce n'est pas un
torrent,
mais un large ruisseau de vive allure, l'ensemble du
phénomène, qui dure environ une demi-heure, me
faisait
penser à la vision du prophète
Ézéchiel : « De l'eau
sortait du
Temple … et c'était à la fin
un torrent que
nul ne pouvait traverser ». J'ai trouvé
dans
Saint-John Perse ces lignes qui évoquent au plus
près ce
que j'ai admiré ce soir :
« La
Mer mouvante et qui chemine au glissement de ses grands
muscles errants, la Mer gluante au glissement de plèvre, et
toute à son afflux de mer, s'en vint à nous sur
ses
anneaux de python noir … » (Amers).
☐
pp. 77-78 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Jean-Pierre Boulic, « Sous le regard
des nuages = Dindan sell ar c'houmoul » avant-dire de
Jean-Yves Quellec, Treflevenez : Minihi-Levenez, 2014
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mise-à-jour : 17 novembre 2022 |
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