Louis-Antoine de Bougainville

Voyage autour du monde

Gallimard - Folio, 1385

Paris, 1990
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Iroise
errances
Voyage autour du monde, par la frégate du Roi La Boudeuse et la flûte L'Étoile / Louis-Antoine de Bougainville ; éd. présentée, établie et annotée par Jacques Proust. - Paris : Gallimard, 1990. - 477 p. 18 cm. - (Folio, 1385).
ISBN 2-07-037385-1

Du tour du monde de Bougainville on ne retient trop souvent que Tahiti où, pourtant, le navigateur ne fit qu'une courte escale — à peine deux semaines. Le périple de Bougainville ne manque pourtant pas d'îles, souvent remarquables, à commencer par Ouessant, marque de départ de la plus fameuse des circumnavigations françaises, et premier signal visible de son achèvement ; Ouessant encore, évoquée en plein Pacifique, et en pleine crise !

Deux mois après l'escale enchantée à la Nouvelle-Cythère l'expédition semble au bord de la déroute, entre l'Australie et la Nouvelle-Guinée. Dans le sillage aléatoire de Quiros, La Boudeuse et L'Étoile évitent, parfois de peu, de dangereux récifs. Les terres aperçues sont jugées inhospitalières ; on ne court pas le risque d'y relâcher pour faire provision de vivres. Il faut donc rationner l'équipage, matelots et officiers. Pour Saint-Germain, l'écrivain du bord, seul Bougainville échappe à ces rigueurs : « il jouit du meilleur embonpoint qui insulte un peu à la maigreur de nos phisionomies ».

C'est dans ces circonstances critiques qu'on reconnaît un matin, à quelques lieues de distance, la silhouette d'une île familière à tous les marins fréquentant la mer d'Iroise et les abords de Brest. L'île (aujourd'hui Tariwerwi) est aussitôt baptisée Ouessant … comme un rappel du point de départ de l'expédition et, surtout, comme une pressante invocation du terme que tous espèrent atteindre.

EXTRAITS

Le 5 [décembre 1766] à quatre heures après midi, le milieu de l'île d'Ouessant me restait au nord-quart-nord-est du compas, et ce fut d'où je pris mon point de départ.

Première partie, chapitre 1, p. 52

Le 17 [juin 1768] au matin nous ne vîmes point de terre au lever du soleil ; mais à neuf heures et demie nous aperçûmes une petite île dans le nord-nord-est du compas à cinq ou six lieues de distance, et une autre terre dans le nord-nord-ouest environ à neuf lieues. Peu après nous découvrîmes dans le nord-est-5°-est à quatre ou cinq lieues une autre petite île que sa ressemblance avec Ouessant  nous fit appeler du même nom.

Seconde partie, chapitre 5, p. 303

Nous eûmes fond le 13 [mars 1769] après-midi, et le 14 au matin la vue d'Ouessant. Comme les vents étaient forts et la marée contraire pour doubler cette île, nous fûmes forcés de prendre la bordée du large, les vents étaient à ouest grand frais, et la mer fort grosse.

Seconde partie, chapitre 9, p. 432
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Louis-Antoine de Bougainville, « Voyage autour du monde, par la frégate du Roi La Boudeuse et la flûte L'Étoile ; en 1766, 1767, 1768 & 1769 », Paris : Chez Saillant & Nyon, 1771
  • Louis-Antoine de Bougainville, « Voyage autour du monde » éd. critique par Michel Bideaux et Sonia Faessel, Paris : Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2002
  • « Bougainville et ses compagnons autour du monde, 1766-1769 » journaux de voyage établis et commentés par Etienne Taillemitte, Paris : Imprimerie nationale (Voyages et découvertes), 1977 ; Arles : Actes sud, 2006

mise-à-jour : 4 décembre 2006

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