parutions 2002

NOTE DE L'ÉDITEUR : On commence avec un mort jeté aux crabes un soir sans lune mais on ne s'arrête pas là. Araka, journaliste mzoungou connu pour sa flemme et ses retards, va sortir de sa léthargie tropicale pour démêler l'affaire en compagnie de son ami Chamsidine, un flic de Mamoudzou grand amateur de femmes.

Arrivent en avalanche un zonard agressif, des passeurs faisant grand usage de leur kwassa-kwassa, un directeur culturel sur le retour et une Mahoraise pulpeuse qui vont lui donner bien du fil à retordre … mais l'humour est au rendez-vous, évidemment !

EXTRAIT

J'aime la nuit. Non, pas la nuit, le soir, quand les collines au-dessus de la ville ne se signalent plus que par le dessin net de leur ligne de crête. En ombre chinoise sur le bleu sombre du ciel, j'ai reconnu quelques cocotiers aux troncs frêles et la coiffe épaisse des manguiers, la dentelle du feuillage des bois-noirs. Dernière prière du jour à la mosquée, la lumière n'était plus là, remplacée par un fort contraste entre le ciel et la terre. Moment des divagations, où l'esprit s'échappe. Sur les bancs vernis de la Salama Djema, j'ai divagué et rêvé ; j'ai pensé à la rotation de la terre qui allait nous plonger dans l'ombre pour quelques heures, au mouvement perpétuel des marées, j'ai pensé à la survie des coquillages terebralia palustris que les Mahorais mangent à même la coquille, j'ai pensé à la fille en face de moi et à ses yeux en amande qui regardaient la mer. Les réverbères boules du quai éclairaient le parking de la barge et les alentours du 5/5. Derrière le front de mer, Mamoudzou bourdonnait. ☐ p. 65

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE

• « Pourquoi voulez-vous que j'oublie Mayotte ? », Mamoudzou (Mayotte) : Éd. du Baobab, 2009