Jean-Marie Bourjolly

Dernier appel

Les Éditions du CIDIHCA

Montréal, 2004

bibliothèque insulaire

   
Haïti
parutions 2004
6ème édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2004)
ouvrage en compétition
Dernier appel / Jean-Marie Bourjolly. - Montréal : Les Éditions du CIDIHCA, 2004. - 259 p. ; 21 cm.
ISBN : 2-89454-173-2

ADRIEN BANCE : Un jeune homme dans un aéroport dans l'attente du signal d'embarquement. Il se demande avec angoisse quand son passeport lui sera rendu par le contrôleur milicien et si c'est pour la prison ou pour la liberté que résonnera le dernier appel.

À partir de là des flashes back remarquablement bien agencés nous font suivre ce jeune garçon, de l'insouciance enfantine, puis dans l'adolescence, aux confrontations et expériences diverses. Tout autour de lui va le convaincre de la nécessité de partir, de s'échapper dans un marronnage moderne.

Ce récit d'initiation est aussi l'histoire d'une famille monoparentale dont la mère gère les conflits de sa pauvreté et de son orgueil aristocratique. Nombreux sont les tableaux et les scènes des différents quartiers d'une ville que plusieurs lecteurs reconnaîtront ainsi que les portraits de personnages typiques. Récit aussi d'une éducation sentimentale où les « premières fois » se multiplient. Mais surtout peinture de la toile d'araignée de la dictature où tout individu est une victime potentielle. Et chacun doit se débattre seul ou avec des complicités teintées de compromissions pour se préserver de l'araignée dévorante.

Ce pays ne s'appelle pas Haïti, et les miliciens qui gèrent la loterie de la vie et de la mort sont des KSP (cochons sans poils) et non des tontons macoutes. Mais cela ressemble tellement à Haïti au temps des macoutes qu'on s'y trompe !

Ce roman nous accroche dès les premières pages. La langue y est juste et les expressions créoles, qui s'y glissent naturellement, contribuent à authentifier autant les évènements que les émotions.

Un roman où toute une génération se reconnaîtra.

RAPHAËL CONFIANT : Ce texte, qui revisite une enfance à Port-au-Prince du temps de la dictature ubuesque et sanglante de François Duvalier, est aussi un beau roman d'apprentissage. Écrit dans un style clair, parsemé d'images créoles, et d'un imaginaire riche de toutes les cultures qui se sont mêlées depuis plusieurs siècles en Haïti, il se lit d'une traite.
EXTRAIT

Il régnait dans ces cafés une atmosphère assez particulière, faite de facilité, mais surtout d'absence d'hyprocrisie ; dans une société où les comportements sociaux étaient si rigoureusement codifiés, ils offraient un exutoire à leurs clients en leur permettant de jeter le masque ou de se libérer momentanément de leurs inhibitions. La meilleure illustration de cette libération était offerte par les nombreux cas de jeunes gens qui passaient pour incapables de distinguer leur pied droit de leur pied gauche quand ils étaient dans un salon bourgeois, mais qui, placés dans un café, se découvraient subitement, à leur surprise et à celle de leurs amis, des qualités de danseurs émérites.

Ce milieu avait beau être un marché où le tout-venant s'achetait un succédané de tendresse — un produit au même titre que le sucre ou le pain —, il était néammoins le siège d'une véritable quête d'authenticité, sinon de la part des habitués, du moins de celle de bon nombre des jeunesses qui y travaillaient, lesquelles avaient souvent un côté fleur bleue.

pp. 172-173

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Último aviso » traducción al español Magaly Muguercia, Montréal : CIDIHCA, 2010
Sur le site « île en île » : dossier Jean-Marie Bourjolly

mise-à-jour : 26 juillet 2017

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