Nicholas Thomas

L'art de l'Océanie

Thames & Hudson - L'univers de l'art

Paris, 1995

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peintres des îles
L'art de l'Océanie / Nicolas Thomas ; trad. de l'anglais par Sophie Léchauguette. - Paris : Thames & Hudson, 1995. - 216 p. : ill. ; 21 cm. - (L'Univers de l'art).
ISBN 2-87811-099-4

Eminent connaisseur de l'Océanie, Nicholas Thomas consacre deux chapitres de son livre à la création contemporaine. Sans chercher à minimiser les filiations qui rattachent les artistes concernés à leurs prédécesseurs, Nicholas Thomas insiste à juste titre, dans sa conclusion, sur les effets réducteurs d'un regard qui privilégierait trop exclusivement les ancrages géographiques de cette création foisonnante :

« Comme d'autres conditions évoquées par les arts du Pacifique, l'identité ethnique est l'accomplissement d'un moment et non une mystification ; pendant qu'une situation est exprimée, les autres sont masquées ou éclipsées. Qualifier une œuvre de maorie ou de polynésienne permet d'en parler, pas de tout dire, et tait une grand partie de la diversité qui continue à donner de la vigueur à la créativité culturelle en Océanie. »

p. 208

NOTE DE L'ÉDITEUR : Bien que les couleurs et les motifs éclatants de l'art des îles du Pacifique soient fascinants en eux-mêmes, ce n'est pas une simple étude sur un art qui a inspiré Gauguin et Picasso que propose ici l'auteur. Il pose la question de la nature même de l'art : les peuples dont il décrit les objets travaillent non seulement la surface de leurs célèbres boucliers ou de leurs somptueuses proues de pirogues que l'on peut voir dans nos musées mais encore la patate douce : création éphémère, dont la décomposition entre dans le processus de création, tout comme y entre le moment où les objets sont transmis, ou dissimulés à la vue lors des rites.

Nicholas Thomas montre comment chaque région se caractérise par des productions et des pratiques spécifiques (sculptures maories, rituels d'échange et art de la guerre dans les îles Salomon, confection d'étoffes d'écorce par les femmes de Polynésie …), tout en subissant les influences à la fois de toute l'Océanie et du reste du monde. Le dynamisme et la diversité de cet art des antipodes se reflètent dans l'iconographie qui accompagne ce texte subversif, une iconographie qui fait se rejoindre les coutumes les plus anciennes et les créations d'aujourd'hui, dont on ne peut ignorer la connotation politique.

❙ Nicholas Thomas a passé sa thèse sur l'histoire et la culture des îles Marquises à l'université de Canberra, où il enseigne désormais, tout en étudiant l'art contemporain et la politique de l'identité en Nouvelle-Zélande.
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE

mise-à-jour : 4 décembre 2007

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