Maurice Le Scouëzec

Le voyage de Madagascar, préface de Gwenc'hlan Le Scouëzec

Beltan

Brasparts, 1988

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peintres des îles
Madagascar
Le voyage de Madagascar / Maurice Le Scouëzec ; orné de 25 aquarelles et d'un fusain de l'auteur ; préface de Gwenc'hlan Le Scouëzec. - Brasparts : Beltan, 1988. - 95 p. : ill. ; 33 cm.
ISBN 2-905939-13-3

Aussi dérangeant qu'il soit aux yeux de la société et des institutions, Maurice Le Scouëzec se voit décerner, en 1930, le Grand Prix de Madagascar de la Société des Artistes Français. Il accepte non sans embarras et se voit offrir un voyage à Madagascar où il sera reçu par l'administration coloniale.

Le voyage à Madagascar relate et illustre le lent voyage en vapeur de Marseille à Tamatave. Le Scouëzec y exprime très directement son rejet de la société. Avant même l'appareillage il s'en prend à la population bigarrée de Marseille, mais c'est aux passagers privilégiés de la première classe — le gros ponte colonial, l'évêque, l'épicier, le notaire qu'il réserve les traits les plus violents.

Aux abords de Dar-es-Salam, l'air du large prend insensiblement le pas sur la chronique sociale vitriolée. Les îles sont proches. Zanzibar d'abord — la petite ville arabo-indoue des négriers n'a pas changé. Petites rues noires, pleines de cette odeur de girofle et de vanille … Puis Moheli — un fouillis de verdure coloniale, une petite baie où dans l'eau verte transparente on voit d'énormes poissons circuler … et la Grande Comore — on cuit sous les flamboyants, poursuivis par l'odeur des gardénias.

Brève escale à Nossi-Bé — oh ! les oranges et les mandarines. Et c'est enfin la Grande Île — nous sommes dans une mer de sang qui s'écoule le long du bord.

Les illustrations (25 aquarelles et un fusain) sont à l'unisson du journal ; elles soulignent les travers des compagnons d'une croisière où Le Scouëzec s'est toujours senti en mauvaise compagnie … À peine débarqué le cauchemar se poursuit :

Les gueules sont antipathiques, gueules de hauts fonctionnaires à monocles, administrateurs, etc.
En somme, première définition que me donne un splendide monsieur, Légion d'honneur, qui se présente, nous nous présentons : d'après lui, l'île a l'aspect d'une brique, la couleur et la fertilité. Suit une quantité de détails entre autres :
C'est un pays de moustiques où le plus dangereux est le fonctionnaire …
Et un pays de cancans et d'histoires extraordinaires où, comme en toutes les colonies françaises « il faut avoir un père né avant soi ». C'est logique, c'est un pays d'égalité.

p. 87

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Maurice Le Scouëzec, « Le Horn », Brasparts : Beltan, 1987
  • Maurice Le Scouëzec, « Sur les les grands voiliers », Brasparts : Beltan, 1992
  • Maurice Le Scouëzec, « L'Afrique » (L'œuvre écrit du peintre Le Scouëzec, vol. 3), Brasparts : Beltan, 1993
  • Gwenc'hlan Le Scouëzec (éd.), « L'œuvre dessiné, peint et gravé de Maurice Le Scouëzec », Brasparts : Beltan, 1991
  • Gwenc'hlan Le Scouëzec et Henry Le Bal, « Maurice Le Scouëzec 1881-1940 », Brasparts : Beltan, 2005

mise-à-jour : 1er novembre 2010
Sur le pas de la porte, Zanzibar
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