Après avoir vu
à Paris la “ grande
toile ” — D'où
venons-nous ? Que sommes-nous ? Où
allons-nous ? — Fontainas avait
émis, dans une lettre au peintre, un avis critique. Loin de
lui en vouloir, Gauguin avait poursuivi l'échange. Les
lettres sont peu nombreuses, mais elles portent toutes sur
ce qui demeurait essentiel aux yeux de Gauguin dans les
dernières années de sa vie.
Deux notations parmi d'autres 1 :
“ Louant
certains tableaux que je considérais comme
insignifiants vous vous écriez, — ah ! si Gauguin
était toujours celui-là. Mais je ne veux pas
être toujours celui-là ”.
“ Voyez-vous
j'ai beau comprendre la valeur des mots — abstrait et
concret — dans le dictionaire, je
ne les saisis plus en peinture. J'ai
essayé dans un décor suggestif
de traduire mon rêve sans aucun recours
à des moyens littéraires, avec toute la
simplicité possible de métier : labeur
difficile ” 2.
La préface
d'André Fontainas éclaire l'histoire du manuscrit d'Avant et Après.
1. | Extraites de la première lettre
(Tahiti, mars 1899). | 2. | Picasso disait, dit-on, « Je ne
cherche pas, je trouve ! » ;
à l'opposé Gauguin, jamais sûr de
trouver, ne renonce jamais à chercher. |
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