La vie sentimentale de Paul
Gauguin d'après des documents inédits / Jean
Dorsenne [Jean Troufleau]. - Woignarue : La Vague verte, 1998.
- 157 p., 21 cm. - (Jusant).
ISBN 2-908227-83-5
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R.P.
PATRICK O'REILLY et EDOUARD REITMAN : Ce
livre dont les trois premiers chapitres ont paru dans le Mercure
de France du 15 avril 1927 […] essaie de
réhabiliter Gauguin en tant que mari et père,
à l'aide de lettres, alors inédites,
adressées par Gauguin à sa femme.
☐ « Bibliographie
de Tahiti et de la Polynésie
française », Paris :
Sté des Océanistes, 1967
(n° 10030, p. 895)
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JÉRÔME et JEAN THARAUD :
Un de mes 1 amis, le commandant Clergeau, qui commandait alors la Zélée,
[…] m'a raconté qu'un jour il avait
reçu du gouverneur de Papeete un mot l'invitant à
rapatrier un indigent. Au moment où on allait lever l'ancre,
Clergeau vit arriver à bord une quantité de
caisses de toutes grandeurs, de toutes formes, qui auraient suffi
à elles seules à occuper trois cabines.
C'étaient les bagages de l'indigent. L'individu parut
à son tour, simplement vêtu d'un pagne,
cuivré, la poitrine velue : c'était Gauguin.
[…]
Ces minces souvenirs me
revenaient à la mémoire pendant que je lisais
l'ouvrage de M. Jean Dorsenne, La vie sentimentale de Paul
Gauguin. Mais ils sont peu de choses à
côté du document magnifique qu'il met sous nos
yeux, la correspondance de Gauguin avec sa femme. Ces lettres
éclairent d'un jour tout nouveau le caractère de
l'homme. Il passait jusque-là non sans quelque apparence de
raison pour un réfractaire orgueilleux, qui lâche
femme et enfants, sans remords, sans tristesse, avec un
égoïsme inhumain. A travers sa correspondance, il
apparaît au contraire comme un violent plein de tendresse,
qui, sous des phrases souvent cyniques ou simplement ironiques, cache
une sensibilité douloureuse ; un
égoïste peut-être, mais pour un tel
idéal qu'on ne peut plus parler
d'égoïsme. C'est un homme
envoûté. Envoûté par la
passion de la couleur et des formes. A cette passion il sacrifie sa
femme, ses enfants et lui-même, avec l'éternelle
illusion que le succès est là tout proche, et
qu'il refera son foyer, qu'il ressaisira le bonheur.
[…]
☐ Le Figaro, 29 août 1927 1. | “
Toute leur vie, les frères Tharaud ont joué du troublant
mystère qui entourait [leur] capacité à
écrire à quatre mains (…), accentuée par le
fait que leur œuvre principale, à savoir les reportages,
les chroniques, les interviews, est écrite à la
première personne du singulier. (…) Plus curieux
encore : Jérôme et Jean ne s’appelaient ni
Jérôme ni Jean. Leurs vrais prénoms étaient
Ernest et Charles, " en
mémoire des frères de notre mère, l’un
officier d’infanterie de marine, mort jeune à
l’île Mayotte, et l’autre, enseigne de vaisseau, mort
en Islande d’un accident de chasse, et dont longtemps,
m’a-t-on dit, la tombe servit d’amers aux navires " (La double confidence, 1951). ” — Francis Bergeron, « Jérôme et Jean Tharaud : Biographie » [en ligne] |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « La
vie sentimentale de Paul Gauguin, d'après des documents
inédits » avec huit hors-texte,
Paris : L'Artisan du livre (Cahiers de la quinzaine, 7e Cahier de la
18e
série), 1927
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- « La
vie affective de Paul Gauguin », Le Mercure de France
(Paris), 15 avril 1927
- « Les
îles Marquises et Gauguin », Lecture pour tous
(Paris), mai 1930
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mise-à-jour : 9 août 2021 |
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