NOTE DE L'ÉDITEUR : Non dépourvu d'audace ou d'une
certaine violence, exprimant toutes ces choses que nous avons
en commun et qui nous traversent, Hurricane se veut bousculant,
preuve vibrante que la poésie n'est pas lettre morte,
du moins pas chez les Insulaires. Chaque texte y dénonce
avec véhémence quelque chose, se révolte
contre. Ainsi s'en dégage un sentiment d'enclavement,
quelque fois même d'enfermement, au propre ou au figuré,
autant qu'une volonté d'ouverture, une impression de force,
en même temps qu'un surgissement.
Les oeuvres qui y figurent sont
l'expression inédite et originale de la Caraïbe (Guadeloupe,
Haïti, Martinique, Sainte-Lucie, etc.), par le truchement
de ses langues — français, anglais, créole ...
—, mais aussi d'Insulaires d'Afrique, de Nouvelle-Calédonie,
de l'Île Maurice, de Corse, de l'Île d'Ouessant,
et même des USA.
Troublante gageure que de donner
un synopsis de Hurricane. Synoptique elle-même,
au sens étymologique, cette anthologie offre une vue ou
une vision d'ensemble d'une création poétique dénuée
de mièvrerie et d'une tumultueuse diversité, à
l'instar de l'univers caribéen. Turbulente, troublée,
trouble parfois, l'insularité des auteurs n'est pas conçue
comme simplement géographique, mais géopolitique,
psychologique, linguistique, voire fantasmatique. — Doriane
Suicard.
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