Brisants / Max Jeanne. - Montréal : Mémoire d'encrier, 2007. - 156 p. ; 23 cm.
ISBN 978-2-923153-69-8
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9ème édition du Prix du Livre Insulaire : Ouessant 2007 |
livre en compétition |
NOTE DE L'ÉDITEUR
: Revenir au pays après avoir longuement vécu en France,
c'est le pari de Johnny, médecin et de Maouna, professeur. Il
rentre dans une Guadeloupe piégée par l'aliénation
et la xénophobie 1 tandis qu'elle ne retrouve
pas la Guyane de ses parents. Tous deux sont confrontés aux
brisants, ces écueils qui minent les Antilles. Leur histoire
d'amour sera mise à l'épreuve.
L'univers du roman est ponctué par le rythme du saxophone,
l'écriture épousant ainsi les flux et reflux de la mer.
De la Guadeloupe à Cuba, en passant par Haïti, la
Martinique et la Guyane, Brisants mêle désirs de voyage et nostalgies de retour.
Max Jeanne,
poète et romancier, est né en 1945 dans la commune de
Gosier, en Guadeloupe, où il joue un rôle important dans
la vie associative et littéraire.
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EXTRAIT |
Ainsi
donc, en Guadeloupe, ex-terre d'esclaves, on trouvait des
nègres, mules ou émules du Front national, fous et
filous, pêle-mêle, oublieux eux-mêmes de ce racisme
larvé dont, étudiants, chômeurs ou travailleurs,
ils avaient souffert dans l'Hexagone. Un instant, elle se rappela ses
profs qui, à propos de ses résultats, lui laissaient
souvent entendre, à demi-mot, que c'était pas si mal pour
une petite négresse. Et aussi Armand, Lucia, ses propres
parents, peau noire, masques blancs, qui
rageaient tant qu'on pût prendre leur fille pour une Africaine,
une vulgaire négresse-congo. Mais ici, c'était pire.
Hélas, pauvre Guadeloupe ! Dans quel trou à crabe se
terraient donc ces intellectuels zombifiés qui lui faisaient
penser à ses journaux de fillette et aux devinettes des
dessinateurs fondant habilement les personnages dans un paysage
malicieux, à charge pour le lecteur de les
découvrir : « Où se cache le
chasseur ? Où l'oiseau ? » Sauf qu'en
l'occurence ce n'était pas un jeu. Non. Non et non. Fallait
faire quelque chose. Elle n'en démordait pas. Dans une sorte de
tic nerveux, elle s'était pincé le nez comme pour filtrer
l'irrespirable odeur de la bêtise humaine.
☐
pp. 41-42 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « Western :
ciné-poème guadeloupéen », Paris :
L'Harmattan, 1978, 2007
- « La Chasse au racoon :
roman guadeloupéen », Paris : Karthala,
1980
- « Jivaros »,
Paris : L'Harmattan, 1993
- « L'aveugle et le cerf-volant », Petit-Bourg (Guadeloupe) : Ibis rouge, 1998
- « Tourbillon partenaire :
chronique des Jours-Soufrière », Paris :
L'Harmattan, 2000
- « Boutou : poérama »,
Petit-Bourg (Guadeloupe) : Ibis rouge, 2001
- « Un taxi pour miss
Butterfly », Paris : L'Harmattan, 2003
- « Phare à palabres », Montréal : Mémoire d'encrier, 2009
- « Coups de soleil », Gourbeyre (Guadeloupe) : Nestor, 2012
- « Pichote », Gourbeyre (Guadeloupe) : Nestor, 2013
Sur le site « île
en île » : dossier
Max Jeanne
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mise-à-jour : 22 février 2017 |
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