Les aventures
de Zolo, le gourmand qui avait toujours faim / Salim Hatubou ;
illustrations de Dominique Maes. - Paris : Flies France, 2007. -
58 p. : ill. ; 24 cm. - (Petits rusés et
grands malicieux).
ISBN 978-2-910272-48-7
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9ème édition du Prix du Livre Insulaire : Ouessant 2007 |
livre
en compétition |
SALIM HATUBOU : Mawoulida, Madjilissi, Haroussi, Mawaba, Mwenda dahoni, Massadaka … la
liste ne s'arrête pas là. De quoi s'agit-il, me
demanderez-vous ? Tous ces mots à consonances
indéterminables renvoient à des fêtes
traditionnelles et religieuses des Comores, archipel de quatre
îles voguant sur l'océan Indien. Durant ces fêtes,
c'est la nourriture qui est à l'honneur et le repas
(essentiellement du riz accompagné de viande bouillie et de lait
caillé) est pris collectivement, selon une hiérarchie
sociale établie depuis la nuit des temps. Elles occupent une
place prépondérante chez le Comorien, puisqu'elles
l'accompagnent depuis son état fœtal, via sa naissance,
jusqu'à sa mort.
C'est aussi et surtout l'occasion pour les hommes de rire,
d'échanger des nouvelles, de s'adresser des quolibets, de
critiquer la cuisine et principalement de raconter des anecdotes
humoristiques autour d'un plat de riz ou de bananes. Très
souvent le personnage central de ces histoires est un certain Zolo
N'djizi, un simple d'esprit fort gourmand.
Selon l'imaginaire comorien donc, ce Zolo a tous les
défauts : il est en permanence affamé, paresseux,
maladroit, grand parleur et menteur. Cependant, il a le mérite
de venir en aide aux uns et aux autres grâce à sa malice
qu'il se permet d'utiliser à outrance, étant curieusement
considéré comme l'idiot du village. Et une fois ses
exploits accomplis, là où certains exigeraient richesse
et gloire, Zolo N'djizi sollicite … un repas.
[…]
Dans ce recueil, vous découvrirez dix-huit anecdotes de Zolo
N'djizi, anti-héros de la tradition orale comorienne. […]
Introduction
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EXTRAIT |
Une
nuit, alors que tout le village était affairé par les
préparatifs d'un mariage, Zolo s'introduisit dans une cuisine et
subtilisa un gâteau de riz. Il se cacha derrière la case,
tapi dans le noir, pour le déguster tranquillement. Sa
grand-mère finit par remarquer qu'il manquait un gâteau.
Elle comprit rapidement que seul Zolo était capable d'un tel
acte. Alors, elle hurla :
— Zolo, sors tout de suite de ta cachette ou je me fâche ! Je t'ai vu de toute façon !
Alors, Zolo, postillonnant les grains de riz qu'il avait goulûment engloutis, rétorqua :
— C'est ça ! Il fait tellement sombre derrière
la case que moi-même je ne me vois pas. Tu ne vas pas me faire
croire que toi, avec tes yeux fatigués et usés, tu
arrives à distinguer quoi que ce soit dans cette
obscurité profonde !
C'est ainsi que la grand-mère qui ne voyait rien attrapa Zolo le
voleur de gâteau, trahi par sa bouche plus grande qu'une grotte.
☐ Zolo et le gâteau, p. 15 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « Contes de ma grand-mère (contes comoriens) », Paris : L'Harmattan, 1994
- « Le sang de l'obéissance », Paris : L'Harmattan, 1996
- « L'odeur du béton », Paris : L'Harmattan, 1999
- « Métro
Bougainville … des Comoriens »
photographies de Jean-Pierre Vallorani, Marseille : Via Valeriano,
2000
- « Un conteur dans ma cité », Marseille : Encres du sud, 2000
- « Nuit d'automne », Marseille : Encres du sud, 2001
- « Pichou et Michou,
promenons-nous dans les bois » illustrations de Aboubacar Mouridi, Marseille : Encres du sud, 2001
- « Sur le chemin de Milépvani, je m'en allais (contes comoriens) », Paris : L'Harmattan, 2001
- « Wis, où est
passé mon anh-anhan » illustrations de Aboubacar
Mouridi, Marseille : Encres du sud, 2001
- « Marâtre », Moroni (Comores) : Komedit, 2003, 2007, 2010
- « À feu doux », Paris : Françoise Truffaut, 2004
- « Chifchif et la reine des diables = Shifshif ne m'fawume wahe madim'ku », Paris : L'Harmattan, 2004
- « De cette terre :
quête d'une identité comorienne » photographies
de Saïd Abasse Ahmed, Marseille : Encres du sud, 2004
- « Sagesses et malices de
Madi, l'idiot voyageur » illustrations de Mokeït Van
Linden, Paris : Albin Michel, 2004
- « Contes et
légendes des Comores, ou Genèse d'un pays
bantu » illustrations de Aboubacar Mouridi, Paris :
Flies France, 2004
- « Hamouro », Paris : L'Harmattan, 2005
- « Hassanati : de Mayotte à Marseille », Paris : L'Harmattan, 2005
- « Les matins de p'tite Lô aux Comores », Paris : L'Harmattan, 2005
- « Naïa et le tam-tam sacré », Moroni (Comores) : Komedit, 2005
- « Trois contes vagabonds » illustrations de Dominique Maes, Paris : Flies France, 2005
- « Les démons de l'aube », Paris : L'Harmattan, 2006
- « Comores Zanzibar =
Comoros Zanzibar » photographies de Jean-Pierre Vallorani,
Paris : Françoise Truffaut, 2007
- « Ali de Sanzibar » illustrations de Fred Theys, Saint-Denis (La Réunion) : Orphie, 2008
- « Dimkou et la petite fille » illustrations de Aboubacar
Mouridi, Moroni (Comores) : Komedit, 2009
- « L'avion de maman a craché », Moissy-Cramayel : Cœlacanthe, 2011
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mise-à-jour : 2 avril 2015 |
Né en Grande-Comore le 20 juin 1972, Salim Hatubou est mort, le 31 mars 2015, à Marseille où il vivait depuis l'âge de dix ans. |
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