L’ANCIEN DICTATEUR " BABY DOC " DUVALIER DOIT ÊTRE JUGÉ
METTRE UN TERME À L'IMPUNITÉ
Ça fait 27 ans que le dictateur Jean-Claude
" Baby Doc " Duvalier et sa femme Michèle Bennett ont
fuit Haïti à la suite d’un soulèvement
populaire. Grâce à la complicité des
autorités françaises et de plusieurs gouvernements
haïtiens, les Duvalier ont échappé à la
justice malgré les plaintes portées contre eux.
Aujourd’hui, l'ancien dictateur Jean-Claude " Baby Doc " Duvalier vit
en impunité en Haïti grâce à la
complicité du gouvernement haïtien et de son
ministère de la Justice ainsi qu’en partie à cause
de l’indifférence de certaines institutions de la
société civile. De son coté, la communauté
internationale veut que le peuple haïtien tourne la page et oublie
les innombrables crimes commis par les Duvalier, père et fils,
et leurs bourreaux pendant un règne de terreur qui a duré
près de 30 ans. Ceci au moment ou l’Allemagne a
rouvert le dossier contre les criminels nazis qui ont commis le
massacre d’Oradour-sur-Glane en Juin 1944, il y a 69 ans.
Depuis
le succès des poursuites, en 1985, de neuf membres de la junte
militaires d’Argentine, 32 chefs d'Etat et de gouvernement latino-américains ont
été accusés ou inculpés d'infractions
criminelles graves. À l'heure actuelle, José Efrain Rios
Montl, l'ancien dictateur guatémaltèque, sera jugé
pour les meurtres et la torture de milliers de personnes quand il
était président il ya 30 ans. Est-ce-que le peuple
haïtien n'est pas digne de réparation et de justice ?
En
dépit de la position de la Commission interaméricaine des
droits de l'homme, qui dit que « les actes de torture,
d'exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées
commises sous le régime de Jean-Claude Duvalier constituent des
crimes contre l'humanité », en dépit de
l'appel lancé par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les
Droits de l'Homme disant qu’ « Haïti a
l'obligation d'enquêter sur les graves violations des droits de
l'homme bien documentées qui ont eu lieu pendant le règne
de M. Duvalier, et de poursuivre ceux qui en sont
responsables », malgré le dossier bien
documenté préparé par les organisations haïtiennes et internationales de
droits humains telles que Amnesty International ou Human Rights Watch,
qui ont clairement classé ces crimes comme des crimes contre
l'humanité pour lesquels il n’y a pas de délai de
prescription, le ministre haïtien de la justice fait seulement
semblant de vouloir faire justice, et trouve constamment de nouvelles
raisons pour retarder la procédure.
Ceux
assez courageux pour déposer une plainte contre Duvalier et ses
sbires pour des crimes tels que la torture, la détention
arbitraire, les disparitions et les exécutions sommaires sont
persécutés aujourd'hui. Ils ont besoin de notre appui
alors qu'ils protestent contre la décision scandaleuse par un
juge d'instruction de ne pas juger l'ancien dictateur Jean-Claude
Duvalier pour violations des droits de l'homme. La prochaine
comparution en cour de Duvalier est prévue pour le 7
Février, date anniversaire de sa fuite d'Haïti il y a 27
ans. Apportons notre soutien aux victimes.
Nous
demandons que le président d’Haiti Michel Martelly, le
Premier ministre Laurent Lamothe et le gouvernement haïtien
traduisent en justice l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier. Duvalier
est rentré en Haïti en 2011 après avoir vécu
une vie fastueuse en exil pendant 29 ans avec les millions volés
durant ses années au pouvoir. Depuis son retour, il a
vécu en toute impunité à Port-au-Prince. Il ne
doit pas être autorisé à vivre librement. Ses
victimes, qui ont souffert la torture, les détentions
arbitraires, les disparitions et les exécutions sommaires,
doivent avoir la justice. Il ne peut pas y avoir d'Etat de Droit en
Haïti sans justice et sans la fin de l'impunité. Haïti
est-elle ouverte aux affaires, mais fermée à la
justice ?