[Lycée français de Saint-Domingue]

Saint-Domingue, un certain regard

L'Harmattan - Jeunesse

Paris, 2000
bibliothèque insulaire
   

archipel Caraïbe

parutions 2000

Saint-Domingue, un certain regard / Lycée français de Saint-Domingue ; [sous la dir. de Claudine Lebreton] ; postface de Marc Faye. - Paris : L'Harmattan, 2000. - 111 p. : ill. ; 22 cm. - (Jeunesse).
ISBN 2-7384-9199-5
[À Santo Domingo], tu n'as pas l'impression d'être invisible comme dans ces grandes villes du Nord. Ici, on te voit, on te regarde, on te parle : tu existes, quoi !

Marc Tareau (élève de 3ème), p. 34

Le recueil, fruit du travail d'une trentaine d'élèves du Lycée français de Saint-Domingue — Dominicains et Français, de la 5
ème aux terminales — n'est pas sans menues faiblesses, mais il se révèle plus enrichissant que la majorité des guides touristiques. On y découvre l'essentiel de ce qu'il conviendrait de savoir sur cette moitié d'île si mal connue en France, à quoi s'ajoute une large ouverture vers ce qui fait, au jour le jour, la trame de la vie ordinaire en ville (la capitale regroupe le quart de la population) et dans le reste du pays.

Combat de coqs dans les faubourgs de la capitale, week end de surf sur la côte nord, randonnée à dos d'âne vers le mystérieux lac Enriquillo près de la frontière avec Haïti … C'est chaque fois l'occasion, pour le lecteur, de se familiariser avec un mode de vie où il est indispensable de ne pas sous-estimer l'impact de l'imprévisible apagon (coupure de courant) ; où l'on apprend à vivre en musique — merengue et salsa ; où l'on ne peut oublier la violence des cyclones ni les ravages plus durables de la dictature de Trujillo.
EXTRAIT La Frontière

De loin, Haïti apparaît sous la forme de hautes collines pelées qui se resserrent autour de l'Etang Saumâtre, cousin du lac Enriquillo. La frontière est un lieu d'activité intense où règne un grand brouhaha. Sous une espèce de portique, les camions haïtiens sont généralement désinfectés au jet avant de passer du côté dominicain ; cette mesure est prise pour éviter la transmission de maladies et épidémies. Entre les deux pays, dans un no man's land, de multiples étals présentent toutes sortes de produits : du rhum dominicain ou haïtien et d'autres boissons alcoolisées, des vêtements étiquetés Tomi Hilfiger, Calvin Klein ou Nike, vendus à très bas prix. Ce sont des contre-façons ou des objets de contrebande. À l'entrée de la République Dominicaine, des bus haïtiens très colorés, chargés de voyageurs attendent leur tour. Sur les toits, toutes sortes de choses s'amoncellent : des bagages, précairement attachés par des bouts de cordes, une grande variété de tubercules, des poules, les pattes nouées. Sur le flanc des bus, des prières, des noms de saints sont peints de vives couleurs, témoins d'une religiosité populaire dynamique. Des enfants demandent la charité d'un air pitoyable. Une averse soudaine interrompt la visite. Ce qui nous étonne le plus c'est la facilité avec laquelle les douaniers, si soupçonneux avec les voyageurs venant d'Haïti, nous laissent passer sans difficulté.

p. 88

mise-à-jour : 24 octobre 2007

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