Philippe Sollers

L'étoile des amants

Gallimard

Paris, 2002

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parutions 2002

L'étoile des amants / Philippe Sollers. - Paris : Gallimard, 2002. - 175 p. ; 21 cm.
ISBN 2-07-076977-1
NOTE DE L'ÉDITEUR : Après un naufrage, un homme, un écrivain, se réfugie sur une île en compagnie d'une femme … Le thème pourrait évoquer Robinson, mais ici c'est la société tout entière qui fait naufrage. L'écrivain va entreprendre à partir de là une tentative de résurrection d'une forme de paradis terrestre, en repartant du plus minimal, du plus simple, c'est-à-dire de la sensation. Tenter de retrouver la plénitude de nos cinq sens, par opposition à la dépossession des corps qui marque notre époque.

Tout le roman est traversé par le thème majeur de l'idyllique, maintenant et tout de suite. L'écrivain ne s'y pose ni en maître ni en pédagogue, il se contente discrètement, presque sournoisement, d'exemples, de faits concrets, d'expériences de sagesse (amusée, voire sarcastique face aux clichés de la vie contemporaine). À travers ses propos, au fond résolument optimistes, il nous fait progressivement découvrir la possibilité du bonheur réel, dès aujourd'hui.
JEAN-LUC DOUIN : […]

Placé sous le signe de Rimbaud et d'Homère, L'Étoile des amants est une invitation au voyage, impérative. Pour échapper à l'enfer du social, « on interrompt les contacts, on ferme, on boucle, on roule, on disparaît ». Suicide ? « Mais non », écrivait-il déjà dans Femmes. Il s'agit « d'être là tout en n'étant pas là ». Sommeil ? Dormir est en effet « la meilleure façon de leur échapper », à condition de ne pas rêver, « car ils s'infiltrent aussi dans vos rêves, ils vous parasitent, vous tordent, vous imposent leurs voix ». […] Un pied de nez pour continuer l'aventure, et éviter d'être assigné à résidence. Mais ici, Sollers imagine l'idéal de clandestinité sous d'autres cieux que ceux de Morphée : dans une île. Asile d'utopie, lieu mythique où réinventer le monde, pied-à-terre des réfractaires, de tous ceux qu'on ne peut pas éduquer, domestiquer, les asociaux, les non-conformes, irrécupérables, « mal vus à droite, mal vus à gauche, étrangers aux marges ». Ceux qui veulent échapper au « combat du néant », réapprendre à sentir et à percevoir par eux-mêmes la nature, l'amour, la liberté, le bonheur de vivre et d'être sans être conditionnés par les fonctionnaires du négatif et du « spasme désespéré ».

Un homme et une femme sur une île, sourds aux malveillances, aux mensonges et aux discours qui visent la malédiction entre les sexes, imperméables à tout ce qui bride l'épanouissement intime, guidés par l'étoile de Vénus : voilà donc la proposition.

[…]

Le Monde des livres, 6 septembre 2002
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « L'étoile des amants », Paris : Gallimard (Folio, 4120), 2004
  • « Le nouveau », Paris : Gallimard, 2019
  • « Médium », Paris : Gallimard, 2013 ; Gallimard (Folio, 5993), 2015
  • « Dictionnaire amoureux de Venise », Paris : Plon, 2004
  • « La fête à Venise », Paris : Gallimard, 1991 ; Gallimard (Folio, 2463), 1993
  • « Théorie des exceptions », Paris : Gallimard (Folio essais, 28), 1985

mise-à-jour : 14 avril 2019
Philippe Sollers : L'étoile des amants
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