Le festin de l'ombre / Bernard Galand. - Paris : Denoël, 2000. - 272 p. ; 21 cm.
ISBN 2-207-25139-X
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NOTE DE L'ÉDITEUR
: Paris, Tahiti : deux récits se répondent. Un
personnage et son auteur. L'un cherche à percer le secret de la
mort de son père. L'autre se laisse dévaster par un
impossible amour. Un roman à deux voix qui dit la fièvre
d'aimer et de se détruire.
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DANIEL MARGUERON :
Bernard Galand (…) raconte une histoire où l’amour
devient destruction, mais elle se déroule en partie à
Tahiti, île où « la carte postale tenait lieu
de littérature », cliché que Galand aime
exploiter au fil de son écriture vigoureuse et poétique.
C’est visiblement un plaisir de recréer dans une fiction
le monde exotique tahitien comme un artefact.☐ Les mutations de l’espace littéraire à Tahiti de 1960 à 2000, conférence au Salon du livre de Papeete, mai 2002.
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EXTRAIT |
Il
s'était même avancé vers elle pour la frapper.
Alors elle s'était jetée dans ses bras et il
s'était mis à trembler pendant qu'elle le serrait
à lui briser les côtes. Il avait toujours
été un peu maigre et elle aimait le serrer comme
ça, pour sentir ses os s'enfoncer en elle. Et puis, ils
étaient partis dans la chambre. Ils avaient passé la
journée à faire l'amour et à boire. Tant et si
bien qu'ils s'étaient endormis l'un contre l'autre, dans un
abandon si profond que, lorsque qu'ils s'étaient
réveillés, l'heure du dernier avion était
passée. Et Coré avait éprouvé une tristesse
mortelle. Parce que dormir dans ses bras, en collant son dos contre lui
et en mêlant ses jambes aux siennes, était un plaisir qui
était devenu trop douloureux. Et aussi parce qu'elle ne pouvait
plus rentrer et retrouver le juge. Alors elle avait recommencé
à boire en regardant la nuit s'épaissir sur
l'océan. |
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mise-à-jour : 10 août 2012 |
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