4ème édition du Prix du Livre
Insulaire (Ouessant 2002)
ouvrage en compétition |
Un M'zoungou
à Mamoudzou : chronique mahoraise / Janine et Jean-Claude
Fourrier. - Paris : L'Harmattan, 2001. - 237 p. ;
22 cm. - (Lettres de l'océan Indien).
ISBN 2-7475-1486-2
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NOTE DE L'ÉDITEUR
: En arrivant à Mayotte, le vétérinaire
Gérald Devaux — dit « le bakoko » [le vieux]
— pense sa vie tracée : un séjour de quatre
ans et, au terme du contrat qui le lie à la Collectivité
départementale, le retour en métropole. Pris entre ses
problèmes sentimentaux […] et ses obligations
professionnelles […], cet homme chroniquement
désabusé mais fin observateur n'aspire qu'à un
tranquille anonymat. C'est compter sans la malchance. Bien
malgré lui, il devient le héros d'un fait divers tragique.
Au travers du regard de ce m'zoungou [blanc] « ordinaire »,
les auteurs dépeignent avec humour la réalité
mahoraise, une chronique qui n'élude par les conflits qui
agitent l'île. En effet, dans cette Collectivité
départementale musulmane et polygame où les
repères s'estompent rien n'est simple, ni pour les autochtones
tiraillés entre deux modèles de société
quasi antinomiques, ni pour les expatriés — en l'occurence
Gérald Devaux — qui en feront la dure expérience.
❙ Après deux romans ayant
pour cadre la Guadeloupe [Morts sur le morne, Paris : Éd.
Caribéennes, 1986] et la Guyane, Janine et Jean-Claude
Fourrier se sont intéressés à Mayotte. Elle,
professeur de lettres au lycée de Mamoudzou et lui, vétérinaire
à la Direction des services vétérinaires,
ont séjourné quatre ans dans l'île.
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EXTRAIT |
Il y avait eu cette annonce dans la Semaine Vétérinaire : « La
Direction de l'Agriculture et de la Forêt de Mayotte recrute un
vétérinaire contractuel. »
A
tout hasard il avait écrit et reçu une réponse
favorable. Mais sa femme avait refusé de le suivre …
Là, il avait été surpris … Claudia
avait évoqué son travail — un poste de prof de
physique difficilement acquis dans le lycée de la
ville — leur fille, qu'elle allait voir
souvent … Plus étonnant encore, elle avait fini
par accepter qu'il s'installe seul à Mayotte pendant la
durée du contrat. De toute évidence elle ne l'aimait plus
réellement ; elle aussi, sans rien dire, s'était
lassée. Allons, célibataire dans une île polygame,
il avait la belle vie ! Comme l'estimait Aldo, emmener sa femme
à Mayotte, c'était comme se rendre dans un restaurant
trois étoiles en emportant son sandwich. L'île regorgeait
de demoiselles — malgaches licencieuses, anjouanaises
désargentées, comoriennes
répudiées — désirant fréquenter
un généreux m'zungu au salaire dopé par les
primes. Et, tradition africaine, les anciens conservaient tout leur
prestige aux yeux de ces demoiselles. Une chance
supplémentaire ! Sans état d'âme il avait
profité de la situation …
☐ pp. 17-18 |
| COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - Janine
et Jean-Claude Fourrier, « Le retour du m'zungu :
Mayotte vingt ans après », Paris : L'Harmattan,
2018
| - Janine
et Jean-Claude Fourrier, « La dame de Tamatave : une
princesse dans l'histoire de Madagascar », Saint-Denis (La
Réunion) : Orphie, 2014
- Janine et Jean-Claude Fourrier, « Equinoxe », Paris : Editions Caribéennes, 1991
- Janine et Jean-Claude Fourrier, « Morts sur le morne », Paris : Editions Caribéennes, 1986
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mise-à-jour : 16 novembre 2007 |
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