Alfonso Scirocco

Garibaldi, citoyen du monde, trad. de l'italien par Jérôme Nicolas

Payot - Biographie

Paris, 2005

bibliothèque insulaire
   
Méditerranée
parutions 2005
Garibaldi, citoyen du monde / Alfonso Scirocco ; trad. de l'italien par Jérôme Nicolas. - Paris : Payot, 2005. - 551 p.-[4] p. de pl. : ill., cartes ; 22 cm. - (Biographie).
ISBN 2-228-90019-2

Garibaldi naît à Nice, alors partie intégrante du royaume de Sardaigne, en 1807. À dix-sept ans, il navigue au commerce en Méditerranée ; à vingt-cinq ans il passe son brevet de capitaine de deuxième classe puis il s'engage dans la marine militaire sarde et découvre les idées politiques de Saint-Simon, et surtout de Giuseppe Mazzini qui rêve d'une Italie unifiée et indépendante.

Passées les années de formation, la vie de Garibaldi est celle d'un aventurier de la liberté : marin, guerrier, homme politique et plus tard écrivain. Il navigue sur toutes les mers en marchand, corsaire ou pirate ; prend part aux guerres de libération en Amérique du Sud puis, à trois reprises, en Italie ; en 1870 il participe à la guerre franco-prussienne avant de prendre ouvertement parti pour la Commune. Sa renommée, son prestige sont inégalés. Alexandre Herzen voit en lui « un personnage de l'Enéide » ; Malvida von Meysenburg, l'amie de Wagner, note dans ses souvenir que, « quand il racontait ses aventures (…), on croyait écouter un héros d'Homère » 1

En 1855 il achète une terre sur l'île de Caprera — retraite arcadique, discrète relâche ponctuant une incessante errance ou prison maritime ? — en 1869, il doit s'en évader au prix de péripéties 2 dignes d'un roman de son ami Alexandre Dumas. Il reviendra à Caprera et y mourra le 2 juin 1882.

1.À la mort de Garibaldi, la Deutsche Zeitung surenchérit : « un nouvel Homère devrait naître pour chanter dignement l'Odyssée de cette vie, et cette nouvelle Odyssée ne serait pas moins merveilleuse et fabuleuse que la première ». — cité p. 515
2.« Pendant quelques jours, il fait semblant d'être malade, puis le fidèle Luigi Gusmaroli, qui lui ressemble, se montre devant la maison, habillé comme lui. Les officiers qui scrutent l'île avec leurs longues-vues depuis leurs navires se reposent tranquillement. Le soir du 14 octobre, le vrai Garibaldi quitte sa maison en cachette. Avec deux compagnons, il arrive dans une crique où un frêle esquif (…) est abandonné sous un buisson de lentisques. Le héros a soixante ans : les rhumatismes et les blessures l'ont affaibli, mais son courage est encore jeune et son esprit indompté. Il s'étend dans une petite barque, qui ne peut accueillir qu'une seule personne. Il manœuvre avec une unique rame, comme il avait appris à le faire en Amérique. Il glisse à fleur d'eau dans la nuit, profitant de l'heure d'obscurité qui précède le lever de la lune. Il arrive dans l'îlot voisin de Giardinelli où il progresse difficilement sur le terrain accidenté. Il passe à gué le bras de mer qui le sépare de l'île de la Maddalena. (…) Le 15 au soir, Pietro Susini le rejoint avec son cheval. Il passe avec lui de l'autre côté de l'île, où l'attendent Basso et le capitaine Giuseppe Cuneo qui l'amènent en Sardaigne en bateau. Les trois hommes se reposent dans l'enclos d'un berger. Le 16 octobre au soir, avec trois chevaux, ils traversent les monts de la Gallura : une galopade éreintante de quinze heures. (…) Le 20 octobre au matin, il arrive en carrosse à Florence (…). » — p. 448
EXTRAIT

Caprera, une île essentiellement rocheuse de seize kilomètres carrés, à deux kilomètres de la Sardaigne et à quelques centaines de mètres de la Maddalena, avait pour seuls habitants quelques bergers et un couple d'Anglais, les Collins, propriétaires de l'autre moitié de l'île. Avec l'aide de quelques amis et de son fils Menotti, Garibaldi clôtura son terrain avec un mur, pour le défendre des incursions des animaux de ses voisins. Il construisit une maison en brique, à un seul étage, avec un toit en terrasse, selon le style des maisons sud-américaines, et l'agrandit au fil des années en y ajoutant des pièces pour répondre aux nouvelles nécessités.

[…]

Il y introduisit des arbres fruitiers, des céréales, des légumes verts et du fourrage ; il y éleva des équidés, des bovins et y pratiqua l'apiculture. Tout cela prit du temps. En 1865, ses admirateurs achetèrent et lui donnèrent la partie appartenant aux Collins. Il devint le seul propriétaire de Caprera. Il vécut la vie simple dont il rêvait, avec sa famille et quelques rares personnes de confiance ; il s'occupait de la terre et des animaux, se chargeait personnellement del'habillement (il se débrouillait pour tailler et coudre les pantalons), lisait les livres de sa bibliothèque. Une vie patriarcale, dont allait le tirer son autre grand rêve : l'unité nationale de l'Italie.

pp. 258-259

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Garibaldi : battaglie, amori, ideali di un cittadino del mondo », Rome : Laterza, 2001, 2004
     
  • Alexandre Dumas, « Viva Garibaldi ! Une odyssée en 1860 » présenté et annoté par Claude Schopp, Paris : Fayard, 2002

mise-à-jour : 10 juillet 2006

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