EXTRAIT |
Il aimait Ouessant, cette ultime vigie
face au grand Océan, ses côtes sauvages, hérissées
de hauts-fonds, de récifs meurtriers, de brisants où
la mer, de toute sa hargne, vient se jeter écumante, en
somptueux geysers dès que les grands vents d'Ouest la
soulèvent. La forme de l'île, en pince de crabe,
était déjà évocatrice. Dans ses rêves,
il l'imaginait parfois, cette pince entrouverte, se refermant
en tenaille et d'une invincible pression, broyant les bateaux
mouillés en baie de Lampaul. Pourquoi cette vision ?
Combien de naufrages, depuis
des siècles, de petits et grands voiliers, avant que les
phares ne balisent les côtes … ? et plus encore,
par temps de brouillards, lorsque ces phares deviennent impuissants.
Naufrage à Ouessant, pp. 119-120
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