3ème édition du Prix du Livre Insulaire
(Ouessant 2001)
ouvrage en compétition |
L'île de
Sein et sa station de sauvetage de 1866 à nos jours / Joseph
Fouquet ; préface de Dany Ménerat. -
Spézet : Keltia Graphic, 2001. - 132 p. : ill.,
cartes ; 21 cm.
SBN 2-9516769-0-5
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Là naissent et meurent des êtres couleurs de roc, patients comme des éternels.
Tristan Corbière |
NOTE DE L'ÉDITEUR :
Le sauveteur en mer a cette particularité qu'il n'intervient pas
après mais pendant que se joue le drame, ce qui l'oblige, dans
la majorité des cas, à affronter exactement la même
situation terrible que ceux qu'il s'élance pour sauver.
Rendre hommage à ceux de la S.N.S.M. pour ce qu'ils ont fait, c'est la moindre des choses.
Derrière chacune des histoires de la mer que fait revivre l'ouvrage, il y a des hommes.
Dans cette station de l'île de Sein, depuis près d'un
siècle et demi, des hommes ont eu l'habitude d'aller au bout
d'eux-mêmes.
Et parfois au-delà.
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EXTRAIT |
SAUVETAGE DU JEUNE EUGÈNE — 5 hommes sauvés
Le 7 janvier 1895, vers 7 h 1/2 du matin, le gardien de phare
Marzin, aperçut à une faible distance seulement des
rochers qui forment la ceinture nord de la chaussée de Sein un
lougre essayant de doubler l'île par l'est.
Les vents soufflaient avec grande violence, variables du nord au
nord-ouest, et la mer aussi était démontée dans
ces parages. Voyant que ce navire courait de très grands
dangers, le gardien de phare vint à la hâte
prévenir le président du comité de sauvetage.
Le patron Menou avertit son équipage, et quelques minutes plus
tard, grâce au bon fonctionnement de son matériel, on put
voir la Sainte-Marie sortir du port, couverte d'embruns et disparaissant dans la neige qui tombait à gros flocons.
Malgré leurs efforts, nos braves marins ne purent atteindre le
navire avant son échouement, mais peu importait le
matériel, l'essentiel était de sauver l'équipage.
L'accostage fut très difficile, car le lougre avait de forts
coups de roulis, mais Menou, avec son coup d'œil habituel et son
grand sang-froid, parvint, relativement vite, à le
réussir et à arracher de leur navire,
défoncé, les 5 hommes transis et à demi-morts.
Retourner au port avec le courant de face eut été
impossible, et garder les naufragés à bord du canot de
sauvetage jusqu'au changement de flot, eut été inhumain,
car les malheureux n'en pouvaient plus. Aussi Menou décida
d'accoster la partie sud de l'île, où la mer était
à peu près belle et il put sans difficulté les
débarquer.
La tâche était terminée, 5 hommes étaient
sauvés. Le canot avec son équipage prirent la route du
retour et rentrèrent quelques heures plus tard au port.
Le navire naufragé est de Nantes, capitaine Bollandeau, allant
de Cardiff à Quimper, avec un chargement de houille.
Rapport du patron Menou Ambroise (père).
☐
p. 73 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « Île de Sein : promenades et découvertes », Spézet : Keltia Graphic, 2003
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mise-à-jour : 1er août 2007 |
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