Anick Modeste

Le désir arraché

Sté des Écrivains

Paris, 2004

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parutions 2004

Le désir arraché / Anick Modeste ; préface de Karine Bénac et Bruno Giroux. - Paris : Sté des écrivains, 2004. - 333 p. ; 21 cm.
ISBN 2-7480-1765-X

NOTE DE L'ÉDITEUR : Premier roman et premier tome d'une saga familiale.

L'histoire se situe dans une île de la Caraïbe, dont l'auteur a volontairement tu le nom pour la fiction, autour de personnages marqués par les clivages de couleurs propres à la société antillaise.

L'histoire de Mayline, petite métisse, élevée dans un milieu de blancs créoles, développe la thématique de la recherche identitaire et du doute sur les origines dans lequel tous les métis se retrouveront ... Loin d'être une autobiographie, l'auteur confie toutefois avoir projeté dans son récit nombre de ses souvenirs et de ses propres questions.

« Anick Modeste ne juge pas. Elle livre une vision crue, intense et personnelle d'une île aux allures à la fois légendaires et impitoyables. Surtout elle n'écrit pas. Elle raconte l'histoire d'un monde à la fois bien reconnaissable et tout à fait intemporel, nouant ainsi la tradition orale antillaise du conte et le récit socio-historique dans une même veine où coule le sang de ses ancêtres noirs et blancs. » — Karine Bénac (extrait de la préface).

❙ De père martiniquais et de mère guadeloupéenne, Anick Modeste est née à Fort-de-France, à la Martinique. Elle a passé une grande partie de son existence en France.

EXTRAIT

Le bourg se réveillait à peine sous les premiers rayons du soleil. Une brume légère montait lentement le long des mornes, dansait au-dessus des ravines, s'accrochant aux faîtes des grands arbres, emplissant au passage les coupelles ouvertes des balisiers. Les fougères pleuraient au bord de la route et les oiseaux, un à un, commençaient à battre la mesure au rythme de la nature en éveil. Bientôt la crête du volcan allait se parer d'un fichu de petits nuages partis à son assaut. la journée promettait d'être belle.

La jeune fille avait pris place devant la table de pierre.

Les tartines à peine sorties du gril craquaient encore dans l'assiette, tandis que les petits pains polkas reposaient mollement leurs ventres ronds contre les longues flûtes dorées.

De la terrasse on ne pouvait s'empêcher d'admirer le grand salon avec ses poutres récemment brunies, ses murs auxquels s'adossaient un énorme vaisselier et une armoire Louis XV en bois de mahogany. La grosse horloge, avec son balancier qui battait de droite à gauche, de gauche à droite, égrenait les jours telle une bigote son chapelet.

p. 97

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Verlaine ou les eaux mêlées », Paris : Sté des écrivains, 2006
  • « Equivoque », Gourbeyre (Guadeloupe) : Nestor, 2014

mise-à-jour : 26 avril 2018
Annick Modeste : Le désir arraché
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