7ème édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 2005)
ouvrage
en compétition |
Le cycle de Grimentz /
Michèle Corfdir. - Quimper : Éd. Alain
Bargain, 2005. - 351 p. ; 21 cm.
ISBN 2-914532-56-3
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
Irène Lang, peintre renommé, vient de mourir
à Bréhat. Une rétrospective de son
œuvre est organisée. A cette occasion, on demande
à sa fille Sabine de rédiger ses souvenirs et
brosser à travers eux le portrait de la disparue.
Très vite, la jeune
femme s'aperçoit que le mythe de l'artiste
célèbre s'est construit dans l'imposture et
l'opacité. Poussée par la curiosité,
elle traque alors l'ombre d'Irène Lang en Bretagne,
à Paris, en Suisse et jusque dans la lointaine Hongrie des
années 50, découvrant peu à peu le
personnage redoutable que fut sa mère.
Quête ou
enquête … Le cycle de Grimentz
est aussi une réflexion sur notre inaptitude à
saisir autrui dans sa globalité et notre
difficulté à reconnaître que, si la
vérité n'a qu'un seul visage, le mensonge, lui,
est multiple.
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Écrivain d'origine suisse
établie en Bretagne, lauréate du Prix des
poètes suisses de langue française, auteur de
nouvelles et de récits destinés à la
jeunesse, Michèle Corfdir publie des thrillers depuis 1998.
Rompant avec la littérature noire, elle signe ici sa
première œuvre romanesque. |
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EXTRAIT |
La collection de photos retrouvées le
matin lui avait donné envie d'écrire quelque
chose sur son séjour à
Ténériffe.
Elle décrivit d'abord la
beauté de l'île, la maison plantée au
milieu de la forêt, la connivence qu'elle avait
tenté d'établir avec sa mère et son
demi-échec. Pour terminer, elle révéla
que c'était elle qui avait servi de modèle pour
les toiles aussi célèbres que le Nu aux
lauriers sauvages, la Jeune fille et le
dragonnier, la Promeneuse de
Vilaflor … elle qui avait posé
dans le cimetière de La Orotava, cimetière
découvert au cours d'une randonnée et
qu'Irène avait eu envie de peindre.
« Ténériffe,
juillet 1987.
J'ai
passé mon après-midi debout parmi les tombes
tandis que ma mère dessinait, esquissait, croquait sans
désemparer, sous le regard scandalisé de vieilles
femmes en noir venues là pour honorer leurs morts et
entretenir les sépultures, et pour lesquelles nous devions
faire figure de barbares iconoclastes.
Surtout Irène avec son chapeau de paille, son short, son
bloc à dessin et ses fusains. Irène qui arpentait
les allées, enjambait sans vergogne les dalles
funéraires en me lançant des ordres à
haute voix : " Baisse-toi !
Agenouille-toi ! Tourne-moi le dos ! Lève
le bras droit ! Plie le genoux
gauche ! … "
J'aurais trouvé ça désopilant si je
n'avais craint d'être jetée dehors à
coups de pierres. Châtiment mérité que
seul nous évita l'orage qui éclata brusquement,
chassant ensemble du cimetière les vieilles femmes
outragées et les deux étrangères au
comportement si
irrévérencieux. »
☐ pp. 117-118
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- «
Chasse à corps à Bréhat »,
Quimper : Alain Bargain, 2000
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mise-à-jour : 16
mai 2005 |
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