10ème
édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 2008)
ouvrage
en compétition |
La secte des
Termites : le voyage initiatique de Monsieur Vandevelde / Patrick
Laurent ; ill. de Jean-Michel Charpentier. - Bordeaux :
Elytis, 2008. - 213 p. : ill. ; 24 cm.
ISBN 978-2-914659-95-6
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NOTE DE L'ÉDITEUR
: Dans un lointain ailleurs, à une époque que l'on ne
saurait dater, deux hommes partent à la recherche d'une secte
pour le compte de la Congrégation.
Lucien Vandevelde 1, accompagné du disciple
Justin Brioul, cheminent à travers terres et mers pour enfin
débarquer sur l'île majestueuse du soupçon.
Mais au cours de son périple, Lucien se découvre des
états d'âme et de la compassion pour ceux qu'il doit
dénoncer. Est-il mercenaire, agent officiel ? Qui sont ces
Termites qui résident ici et de quel secret sont-ils les
gardiens ?
Rencontres inattendues, violence entre les peuples et amours interdits,
composent ce voyage initiatique luxuriant. L'auteur y livre
réflexions sur la spiritualité, sur les religions et les
philosophies. Et s'il égratigne un peu tout le monde, c'est pour
mieux chanter l'universalité de la tolérance. 1. | Hypothétique avatar du chevalier d'Eon ? |
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EXTRAIT |
La vigie poussa un cri vers dix heures du matin.
— Canot à tribord, un homme à bord !
À
portée de regard, j'aperçus un esquif pas plus grand
qu'une coquille de noix, équipé d'une voile unique. Il
cinglait vers le midi. Son occupant fit des signes, me laissant
perplexe sur leur sens. Demande de secours ou salutation ! Le
capitaine ne me répondit pas et fit abattre la voilure du grand
mât et de la misaine. Nous nous rapprochâmes sur l'erre. Le
navigateur solitaire descendit sa toile pour nous attendre. Il ne
semblait ni naufragé, ni inquiet d'être perdu en ces lieux
sans repères. Le capitaine l'interpella aimablement.
Je vous transcris chère Edith, leur discussion, à laquelle je ne compris pas grand-chose.
— Holà compagnon ! Es-tu perdu ? demanda Sylvain.
— Nenni ! Je viens des terres ingrates du septentrion, et je veux trouver plus de chaleur en allant vers le sud.
— As-tu une boussole l'ami ?
—
Non capitaine ! J'ai la perpendiculaire de l'étoile du
berger et le niveau pour trouver le médidien. Cela suffit pour
tracer ma route.
Agé
d'environ 35 ans, brun et barbu, son visage rond était plus
buriné qu'une feuillure de bronze martelée. Le capitaine
poursuivit, en demandant s'il avait des besoins à satisfaire.
Eau ? Nourriture ? Vêtements ?
Appareillages ? L'homme ne demanda qu'un compas et une
règle pour affiner sa trajectoire.
—
Je me suis achalandé pour faire cinq semaines de voyage et n'en
suis qu'à la seconde ! Ma seule préoccupation c'est
de garder le cap.
—
Je comprends ton souci compagnon, répondit le capitaine. Trouver
de la manne dans ce désert d'eau est une chose, trouver sa route
jusqu'à la terre promise, c'en est une autre.
Ce
faisant, ils se souriaient tous les deux, complices d'une affaire qui
m'échappait. J'imaginai ces familiarités normales entre
marins. Ne forment-ils pas une fratrie forgée par les fortunes
de mer ? Après un signe d'adieu, le nautonier réarma
sa mâture et reprit sa route. Il disparut rapidement à nos
regards. J'entamai une conversation avec Sylvain.
— N'est-ce pas une curieuse rencontre, cet homme seul au milieu de nulle part ?
Il prit un ton sentencieux.
—
Nous sommes nous-mêmes au centre du vide, allant vers un ailleurs
improbable … Et alors ! Vous sentez-vous perdu pour
autant ? Ne faites-vous pas confiance à votre
étoile ? Ce bonhomme a le courage d'aller vers l'inconnu.
☐ pp. 55-56 |
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Une baleine dans le désert », Cestas : Elytis, 2003
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mise-à-jour : 26 mai 2008 |

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