DOMINIQUE
MORVAN
: Au fil de dix années passées
à dessiner et peindre des scènes de la vie
quotidienne, ou des expressions de culture polynésienne
(danse, tatouage …) parfois magnifiées,
Alain Joannis a appris à aimer la Polynésie et
ses habitants par-delà les clichés. Tous ses
habitants : les polynésiens, les chinois, les
popa'a, les farani installés, les métro, les
demis. Le melting pot est au complet. Ils sont tous là
« croqués » avec leurs
travers, leurs défauts, leurs rêves d'humains qui
font sourire, et même rire. Au bout du compte, tout le monde
peut se reconnaître dans l'un ou l'autre de ces dessins
tableaux.
L'épreuve
était périlleuse : ne pas sombrer dans
l'amertume, ou pire, la médiocrité, et ne pas se
départir de son sens de l'humour. Mettre son talent, son
intelligence, mais aussi sa compassion au service du trait ;
tout en gardant un œil acéré. Alain
accomplit l'exercice de style avec succès, avec pour seul
guide inspiré la tendresse ; avec pour seul juge
impitoyable le public qui a plébiscité son
travail tout au long de son exposition à la galerie Winkler
de Papeete.
[…]
Puisque l'époque
est aux changements, il est important et urgent de nous regarder sans
complaisance.
☐
Préface
- Amour lucide, amour tendre, p. 3
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